"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
8 Mars 2020
Cela s'est passé en 1910 à Copenhague, au cours du congrès international des femmes socialistes. Sur proposition de l’Allemande Clara Zetkin, alors directrice de la célèbre revue Die Gleichheit (L’égalité), le 8 mars est devenu la Journée internationale des femmes. Le congrès décide aussi que la journée du 8 mars est consacrée à "la propagande en faveur du vote des femmes".
Sept ans plus tard, en Russie, on assiste à un 8 mars 1917 qui fera date. A St-Petersburg, la manifestation de rue des femmes donnera le signal de départ des mouvements de masse qui aboutiront, une semaine plus tard, à l'abdication du tsar Nicolas II et à l'instauration de la république.
Comment Clara Zetkin voyait l’émancipation de la femme.
« De même que le travailleur est sous le joug du capitaliste, la femme est sous le joug de l'homme et elle restera sous le joug aussi longtemps qu'elle ne sera pas indépendante
économiquement.
La condition sine qua non de cette indépendance économique, c'est le travail.
Si l'on veut faire des femmes des êtres humains libres, des membres de la société à part entière au même titre que les hommes, il ne faut ni supprimer ni limiter le travail féminin, sauf dans quelques cas exceptionnels."
Louis Aragon chante Clara Zetkin.
« La femme des temps modernes est née, et c’est elle que je chante. Et c’est elle que je chanterai », écrit Louis Aragon à la fin de son célèbre roman Les Cloches de Bâle. C’était de Clara Zetkin qu’il parlait.
"Elle est simplement à un haut degré d’achèvement le nouveau type de femme qui n’a plus rien à voir avec cette poupée, dont l’asservissement, la prostitution et l’oisiveté ont fait la base des chansons et des poèmes à travers toutes les sociétés humaines jusqu’à aujourd’hui. (...) Elle est la femme de demain, ou mieux, osons le dire : elle est la femme d’aujourd’hui. L’égale. Elle vers qui tend tout ce livre. (...) Maintenant, ici, commence la nouvelle romance. Ici finit le roman de la chevalerie. Ici pour la première fois dans le monde la place est faite au véritable amour. Celui qui n’est pas souillé par la hiérarchie de l’homme et de la femme, par la sordide histoire des robes et des baisers, par la domination d’argent de l’homme sur la femme, ou de la femme sur l’homme. Louis Aragon. Les Cloches de Bâle
Le 30 août 1932, à 75 ans, la députée Clara Zetkin est chargée, en sa qualité de doyenne du Reichstag, de prononcer le discours d’inauguration du parlement où dominent les partisans d'Hitler. Elle lance un vibrant appel à lutter contre le nazisme:
« Il s'agit d'abord et avant tout d'abattre le fascisme qui veut réduire à néant par le fer et par le sang les manifestations de classe des travailleurs. L'exigence de l'heure, c'est le front unique de tous les travailleurs pour faire reculer le fascisme. »