"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
27 Août 2014
"Le label Touareg marche tellement bien en Europe qu’ils en profitent » affirme Fahad Ag Almahmoud, le Secrétaire général du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA).
Interrogé par Le Reporter, Fahad Ag Almahmoud ne s’est pas gêné pour dénoncer cette vision hypocrite de ceux considérés comme « les gendarmes du monde » ou « les soldats de la paix » sur la gestion du conflit entre l’Etat malien et les groupes indépendantistes touaregs.
Premier paradoxe relevé par le secrétaire général du GATIA, l’intérêt des acteurs internationaux pour les groupuscules armés au détriment des populations. Ainsi, défend-t-il, « les représentants de la Communauté internationale qui sont au Nord du Mali ont plus de respect et plus d’écoute pour les groupes armés que pour les populations qui n’adhèrent pas à ces groupes armés. »
Fahad indique également que plusieurs membres des groupes terroristes se sont fondus, après avoir commis des exactions, dans le MNLA. Aussi, précise-t-il, que ce groupe armé recrute toutes sortes de brigands pour ses opérations : « quand les séparatistes veulent attaquer, ils appellent tous les bandits. »
L’impunité dont bénéficie le MNLA est due à la sympathie qu’il a acquise auprès des acteurs internationaux, chez qui, selon Fahad Ag Almahmoud, il a su vendre « le label Touareg ».
« Ce groupe séparatiste est en train de mentir. Ils se font passer pour des saints. Ils exploitent l’image du Touareg bleu. Le label Touareg marche tellement bien en Europe qu’ils en profitent. »
Ce sont donc ces frustrations nées de la partialité non avouée mais incontestable de la communauté internationale que des populations, jusque-là pacifiques, sont amenées à s’armer pour ne pas se laisser marcher sur les pieds par des groupes dénués de toute idéologie sinon celle du banditisme organisé.
C’est entre autres pour ces raisons que les communautés injustement mises à l’écart dans le cadre du dialogue inclusif ont été poussées à prendre les armes afin d’être également écoutées, puisque les armes semblent être les seules moyens pour être pris au sérieux par le gouvernement ou la communauté internationale.
Autant d’injustices qui ont prévalu à la naissance du GATIA dont le secrétaire général dit ne souhaiter que : « la Communauté internationale nous amène à signer des accords qui bénéficieront aux populations, et non des accords qui transformeraient des individus en chefs. »
Source: maliactu.net