"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
9 Mars 2015
La bonne vieille répudiation rapide se porte bien. Le khol' harassant et onéreux à l'initiative de la femme bondit. Le divorce à l'amiable est cependant aussi en hausse. Air du temps. Le mariage a tendance à se transformer en CDD. L'instabilité grandissante du couple est-elle directement liée à l'écart entre des "principes" patriarcaux -en grande partie dominant dans le code de la famille- et les bouleversements en profondeur de la nouvelle société algérienne? Et avec notamment, l'emergence irrésistible de la citoyenneté au féminin
A l'occasion du 8 mars, le chef de l'Etat a reconnu que «le code de la famille n'est pas exempt de lacunes». Il a notamment évoqué la question du «divorce dans toutes ses formes, notamment le divorce à l'initiative de l‘épouse (khol'), (qui) constitue, aujourd'hui, un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre société». Bouteflika "ordonne au gouvernement de charger un comité ad hoc de la révision et du réaménagement des articles dudit code relatifs au divorce qui prêtent à interprétation, en vue d'y introduire les clarifications et précisions nécessaires».
La situation actuelle
Dans notre pays, selon une étude du ministère de la justice de 2013, le nombre de divorces est passé de 34 123 en 2007 à 55 490 en 2011. En cinq ans, la hausse a donc dépassé les 61,4%. Il faut noter une nouvelle tendance : 40% des ruptures interviennent durant les trois premières années de la vie de couple.
La répudiation concerne encore un peu plus de la moitié des divorces, beacoup moins cependant qu'en Arabie saoudite où cette forme de séparation représentait 86% des divorces en 2011-2012!
Le khol' dont la femme prend l'initiative pour divorcer consiste à indemniser l'époux dont elle veut se séparer. Cela impose un parcours harassant et onéreux. En dépit des contraintes qu'il suppose, le recours à cette forme de divorce a quasiment triplé en quatre ans, passant de 2466 en 2007 à 7559 en 2011.
Le divorce à l’amiable connaît une hausse remarquable dans notre pays, passant de de 11 203 cas en 2007 à 16 826 en 2011. Note d'optimisme?