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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

GAZ DE SCHISTE. Après l'échec de leur eldorado, les Polonais se rabattent sur l'Algérie

Le 7 juillet 2014, les paysans polonais obligeaient la multinationale Chevron à annuler un forage. Photo DR

Le 7 juillet 2014, les paysans polonais obligeaient la multinationale Chevron à annuler un forage. Photo DR

"L'obstination et la débrouillardise" sont deux traits réputés du caractère polonais. En matière de gaz de schiste, le groupe pétrolier polonais PGNiG qui a vu ses ambitions réduites comme peau de chagrin dans son pays a décidé de déployer à l'international son savoir-faire, avorté en interne. Il offre ses "services de géophysiques et de forage", pour de forages de gaz de schiste en Algérie. "Cependant, rien n’a filtré de ces discussions" précise Maghreb Emergent.

Le site économique titrait hier : "Le groupe pétrolier polonais PGNiG s’intéresse à l’exploitation du gaz de schiste en Algérie". La question du gaz de schiste a été l’un des points discutés entre les responsables polonais et algériens à l'occasion de la visite récente d'une importante délégation polonaise conduite par le vice-premier ministre polonais.

Un responsable de PGNiG conteste les avis sur les dangers pour l’environnement que fait peser exploitation du gaz de schiste. Ils sont « exagérés », affirme-t-il. Le journaliste qui l'interrogeait n'a pas jugé utile de le questionner sur la profonde et large mobilisation des villageois polonais contre les forages, évoquée il y a quelques mois par M'Hamed Rebah dans le quotidien Reporters.dz.

Le 7 juillet 2014, des paysans polonais font plier Chevron obligeant le géant pétrolier à annuler un forage dans leur localité rurale ŻurawlowPendant près de 400 jours, les habitants ont empêché la multinationale de débuter les travaux, en maintenant un camp « Occupy Chevron » pour bloquer l’accès aux véhicules et matériels de Chevron.

Le modèle polonais a foiré

Sur le papier, la Pologne apparaissait comme l'un des pays les plus prometteurs d'Europe : l'EIA, l'agence américaine d'information sur l'énergie, et l'Institut géologique polonais avait publié des estimations de réserves mirifiques: près de 2.000 milliards de mètres cubes pour les moins optimistes d'entre elles, correspondant à plus de 30 ans de consommation du pays. Ces chiffres avaient attiré de nombreuses compagnies pétrolières étrangères... qui se sont depuis presque toutes retirées. Faisant le point en février dernier, sur ruée vers l'or, Grazyna Piotrowska-Oliwa, l'ancienne présidente du groupe gazier polonais PGNiG affirme : "On ne peut plus parler d'Eldorado. Les espoirs et les promesses étaient démesurés, même si les résultats officiels des recherches n'ont pas encore été publiés".

"Vents contraires sur le gaz de schiste en Europe" titre le journal français La Croix. Jean-Claude Bourbon écrit: "En Europe, les nombreux adversaires du gaz de schiste peuvent être satisfaits. Beaucoup de projets d’exploration, annoncés à grand fracas il y a quelques années, semblent aujourd’hui avoir du plomb dans l’aile et sont repoussés à des jours meilleurs". Le journaliste s'interesse particulièrement au "cas émblématique" de la Pologne. Il note le retrait des multinationales  de l'exploration et de l'exploitation du gaz de schiste. Ainsi ont jeté l'éponge: Chevron, et avant lui Total, l’italien Eni ou encore les américains Exxon et Marathon Oil. Faisant le bilan de l'exploitation Claude Bourbon note : "En tout, quelque 68 forages de prospection ont été effectués dans le pays et n’ont toujours rien donné. En attendant, le montant des réserves extractibles n’a cessé d’être revu à la baisse". Le journal économique Les Echos note : "Seules une poignée de compagnies restent désormais actives dans le pays : l'irlandais San Leon et les compagnies nationales PGNiG et PKN Orlen. Engagé sur trois puits d'exploration, San Leon a rencontré des échecs sur les deux premiers et vient de décaler le forage le troisième, en raison de la baisse des prix du pétrole".

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