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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Fraudes à l'importation : Mieux vaut tard que jamais

Photo DR

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Ce matin, les quotidiens algériens font leurs unes sur le fait que le gouvernement affiche sa volonté de lutter contre "les fraudeurs à l'importations et les complicités dont ils disposent " selon les termes de Sellal. 

"Sellal en guerre contre les importateurs fraudeurs". Ce titre fait la une du quotidien Liberté. Commentant la dernière note du Premier ministre, Badreddine Khris note : "En fait, ces phrases usitées crûment par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, himself, dénotent les proportions alarmantes prises par ces importations frauduleuses auxquelles recourent de nombreux acteurs du commerce extérieur dans notre pays". La veille, le Premier ministe Sellal mettait le doigt, dans une note aux administrations concernées, sur les "subterfuges utilisés par les fraudeurs, des complicités dont ils disposent et des failles du système de contrôle mis en place".  

"Fraude : Le voile se lève sur les gros trafics à l'importation" titre de son côté le Quotidien d'Oran. Abed Charef commente dans Le quotidien oranais : "La baisse des recettes budgétaires oblige l'Etat à tenter de collecter l'impôt. L'administration fiscale s'attaque, alors, à des opérateurs-trafiquants, connus de longue date, mais épargnés jusque-là".

Epargnés? Par les pouvoirs publics sans doute, mais aussi par le fameux "4è pouvoir". Pendant toutes ces années, la presse dite indépendante n'a eu ni le courage, ni les moyens d'entreprendre des investigations. Il est vrai que les médias étaient bridés par le DRS, d'une manière ou d'une autre. Les journaux et sites web se sont limités durant des décennies à mettre à la une des informations-réglements de compte, livrées par les services ou clans concurrents. Le journaliste enfonce le coin : "Dans les milieux spécialisés, de nombreuses rumeurs circulaient. Elles faisaient état d'exportations massives de capitaux. On parlait de surcoûts, de gaspillages et de mauvaise gestion, ainsi que de contrats mal négociés et surestimés, mais la prudence restait de mise. Personne ne voulait citer un opérateur précis, ni décrire son mode opératoire. (...) Ces informations n'étaient pas totalement inconnues. Beaucoup de gens soupçonnaient l'existence de malversations. Il suffisait de s'intéresser, un tant soit peu, aux dossiers pour s'en rendre compte".

"Importations frauduleuses : Le gouvernement donne l’alerte" titre El Watan. Faisant le tour des mesures préconisées par la note du Premier ministre,  Zhor Hadjam conclut de manière dubitative dans El Watan : "En somme, des mesures qui n’apportent rien de nouveau puisque la directive du Premier ministre mentionne en fait les missions ordinaires que chaque service doit normalement s’astreindre à exécuter quotidiennement en vue de lutter contre la fraude, qu’il y ait instruction du gouvernement ou pas !"

L'éditorialiste de Liberté Abrous Outoudert s'interroge aussi à juste raison sur "Le pouvoir d’une instruction": "Mais une instruction suffira-t-elle à mettre à genoux une organisation passée experte dans le commerce informel, et ce, depuis quelques dizaines d’années ?

Certes, mais il n'est pas jamais trop tard pour bien faire.
 

 

 

 

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L
C’est la question de la semaine : le ministre Bouchouareb est-il idiot ou traître ? Le haut commis de l’État a, en effet, révélé par un communiqué de presse, un décret gouvernemental instituant de nouvelles normes pour les importations de véhicules neufs, avant même sa publication au Journal officiel, permettant ainsi aux voraces commerçants de voitures d’anticiper la mesure, de réaliser de juteuses opérations et, surtout, de tourner en ridicule le gouvernement auquel appartient M. Bouchouareb.<br /> <br /> Ledit décret mettait fin, avec quelques années de retard, à l’importation des véhicules non dotés des équipements de sécurité. L’Algérie était encore, jusqu’au 31 mars dernier, l’un des derniers pays au monde où l’on pouvait vendre une voiture sans airbags. Le commerce des tacots démodés, pactole pour tout un puissant lobby dans lequel se retrouvent véreux concessionnaires, immoraux banquiers et sombres complices au sein de l’administration algérienne, était devenu l’objet d’une confrontation qui a tourné régulièrement à l’avantage des derniers.<br /> <br /> Il faut dire que ce joyeux gang était lui-même rattaché aux géants de l’automobile japonais, sud-coréens et européens, prestigieuses enseignes qui considéraient toutefois notre pays comme le déversoir d’une ferraille tout juste bonne à mettre à la casse et qui ne répugnaient pas à refourguer aux Algériens une camelote interdite chez eux. Après tout, nous ne sommes, aux yeux des constructeurs de voitures et même de certains de nos dirigeants, qu’un peuple primitif pour lequel l’on ne saurait s’encombrer de législation restrictive, de normes de sécurité réservées aux peuples civilisés ou encore moins de morale.<br /> <br /> C’est de notoriété publique : l’Algérien n’a que faire dans le monde moderne. Ce monde n’est pas le sien et il serait prétentieux de sa part de vouloir profiter des lois qui protègent la vie et l’environnement de la population civilisée. L’Algérien appartient à l’autre monde, le monde où l’on s’entre-tue, le monde de la violence et des violations des droits humains. Un monde à « protéger » de la sauvagerie de ses propres habitants. Ce débat sournois cache, plus qu’un paternalisme grossier, une stratégie interventionniste du «monde moderne» pour civiliser ces hommes qui «vivent encore à l’âge médiéval».<br /> <br /> Cela tombe plutôt bien : ce territoire primitif regorge de richesses. De gaz de schiste par exemple. Le gaz de schiste c’est comme les vieux tacots sans airbags et sans freins ABS : c’est bon pour les autres. Les Français n’en veulent pas chez eux, ferment les exploitations expérimentales dans le Gers, mais en ouvrent d’autres en Algérie ! Dans le Touat. Des groupes français, parmi lesquels GDF Suez, projettent de lancer la prospection d’hydrocarbures de schiste dans le désert algérien, avec la bénédiction du gouvernement français, mais aussi du gouvernement algérien. C’est pratique, le Touat. C’est loin de Paris et ça peut rapporter gros. Prospérer sans mettre en péril la santé du Français : le pied !<br /> <br /> <br /> La ministre française de l’Écologie Ségolène Royal l’a assuré en direct : il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste, ni même d’investigation, tant qu’elle serait ministre de l’Écologie. « C’est une bulle spéculative, le gaz de schiste. Il n’est pas question à un moment où on a des ressources publiques rares d’investir dans des filières aléatoires et spéculatives, a-t-elle dit. Tous nos moyens publics et privés doivent être sur les économies d’énergie et les énergies renouvelables ».<br /> <br /> Et pour ceux qui n’auraient pas tout compris ou qui auraient du mal à saisir la gravité de l’affaire, Mme Royal s’appuie sur le cas américain. « Même aux États-Unis, les experts en reviennent du gaz de schiste. Il y a beaucoup de dégâts environnementaux (…). On commence à voir aux États-Unis des friches industrielles scandaleuses, avec des riverains effarés, des poches de pauvreté et des poches de chômage… ».<br /> <br /> On a fini par comprendre : le gaz de schiste, d’accord, mais chez les autres. Là où les « dégâts environnementaux », les « riverains effarés », les « poches de pauvreté » et les « poches de chômage », sont seulement des angoisses de populations abandonnées, pas des gouvernements ploutocrates. C’est tout le privilège de traiter avec des régimes illégitimes : personne ne les ayant élus, ils ne doivent pas de comptes à leur population. Ainsi, Abdelaziz Bouteflika a-t-il donné son feu vert à l’exploitation des gaz et huile de schiste dans son pays, sans consultation du Parlement algérien ni débat public !<br /> <br /> C’est à ce gouvernement qu’appartient le ministre Bouchouareb dont la question était de se demander s’il est un ministre félon ou un ministre sot. En dévoilant le décret du chef du gouvernement rendant obligatoires les équipements de sécurité pour les voitures importées, quinze jours avant son entrée en vigueur, il offrait aux concessionnaires l’occasion providentielle d’anticiper les événements. En moins de deux semaines, c’est à dire entre le jour où le ministre Bouchouareb révéla l’existence du décret et celui de sa mise en pratique, il fut importé pour 613 millions d’euros de voitures …non équipées d’accessoires de sécurité !<br /> <br /> Les concessionnaires venaient de contourner la décision du chef du gouvernement en se constituant un stock de plusieurs mois, superbe coup de Trafalgar contre le gouvernement réalisé avec la complicité …d’un membre de ce même gouvernement !<br /> <br /> Alors le ministre Bouchouareb sot ou félon ? Le mieux pour lui serait de plaider l’idiotie : on pardonne tout à un débile, presque rien à un traître. Mais pourquoi épiloguer sur les forfaitures d’un ministre de l’Industrie d’un pays où il n’y a plus ni industrie ni État, quand les plus hautes autorités ont donné leur feu vert pour une usine de montage de Renault Symbol, une voiture interdite …de commercialisation en Europe occidentale ?
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T
et sa fille possede un apparetement qui vaut 800 000euro???
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D
urgence signalé pour sauver ce qui reste a sauver
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