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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

ALGERIE. Elections transparentes ou coup d'Etat?

Signe de leur prise de distance d'avec les "services" qui leur dictaient leurs priorités? Ecoute de l'opinion diffuse qui se désinteresse des luttes de clans? Les partis ne semblent pas vouloir s'impliquer dans le psychodrame qui fait rage dans les médias. Pendant ce temps, quelques "esprits forts" lorgnent vers le coup d'Etat militaire "salvateur".

"Chiche, viens avec ton FLN"!

En octobre dernier, le secrétaire général du Fln avait assuré avec défi que le FLN aspirait au pouvoir en gagnant des élections libres. La confirmation de son rôle dirigeant viendrait donc selon lui des urnes. Cette déclaration inhabituelle avait été suivi du message du Premier Novembre, où le président  Bouteflika s'était engagé à la mise en place d'une commission indépendante pour surveiller les élections, ouvrant ainsi une sorte de fenêtre de sortie de l'impasse politique.

Cette fameuse promesse a-elle été phagocytée par les initiatives et surenchères venant de l'intérieur et de l'extérieur du pouvoir actuel, aboutissant, voire visant, à claquer la porte entrouverte.

Lu ce matin dans Liberté : "Les militantes et les militants du Mouvement de la société pour la paix (MSP), venus de plusieurs wilayas, s’en sont donné à cœur joie, le temps d’un meeting, hier, dans la grande salle “Saoura” de la Safex, à Alger. Une activité que bien des partis ont presque oubliée ces dernières années, excepté lors des échéances électorales". Les participants au meeting auraient particulièrement apprécié cette envolée de Abderrezak Makri : “Je refuse de répondre à Saâdani par l’insulte et l’invective. Je le mets seulement au défi d’accepter une instance nationale indépendante pour la surveillance des élections, lui qui se croit maintenant le plus fort en s’attaquant publiquement au général Toufik. Ya Sidi, si tu te crois le plus fort, si tu considères que le peuple est avec toi, si tu es un homme politique, si tu es un ‘f’hel’ (digne), qu’on organise des élections transparentes et tu verras ce que pense réellement le peuple de toi. Chiche ! Viens, avec ton FLN pour un face-à-face avec le MSP seul!”

Quelques jours auparavant Mohcine Belabbas, le président du RCD un autre parti de l'opposition déclarait : "Ceux qui disent que le départ de Toufik à lui seul signifie l’instauration d’un État civil veulent tromper l’opinion publique. L’État civil est le résultat d’élections indépendantes et libres organisées par une instance indépendante. Nous maintenons notre revendication parce que nous pensons que c’est la meilleure solution. Seule cette procédure peut régler le problème de l’illégitimité qui frappe les dirigeants algériens depuis le premier jour de l’indépendance".

Encore une fois, le sentiment d'impasse noue l'estomac des Algériens ordinaires, politiquement hors système qui observent les psychodrames au sommet du système. Brahim Senouci semble traduire un sentiment général lorsqu'il écrit : "Nous avons besoin de débattre pour nous constituer en communauté cohérente apte à produire elle-même les conditions de son épanouissement et l’élan vers le progrès. Le système actuel peut rendre un dernier service à ce pays. Cela ne rachèterait pas sa faute de l’avoir réduit à cet état de grand corps malade mais en atténuerait la portée. Ce service consisterait à initier, avec l’opposition actuelle, les intellectuels, les associations, un processus difficile de sortie de crise en bon ordre, processus de nature à permettre l’émergence d’une nouvelle classe politique, de nouveaux acteurs sociaux, à même de débarrasser notre peuple des liens qui entravent son élan vers le futur. A défaut, le Grand Moloch peut se préparer à se rassasier des innocents dont il fera son festin…"

Coup d'Etat pavlovien

Ce sentiment d'impasse semble entraîner par contre chez certains membres de l'élite des faiseurs d'opinion autoproclamés le retour des reflexes pavloviens récurrents qui, depuis le printemps 2011,  n'étonnent plus le blogueur. Ils y passent à tour de rôle... Cette fois-ci, partant du postulat que l""On est dans le degré zéro de la politique", Samir Bouakouir  l'homme politique qui a perdu son parti, fait comme un certain humouriste le pari du plongeon qui fait remonter. Il écrit dans TSA-Algérie : "Pour des raisons historiques, l’Armée algérienne a un rôle politique primordial (...) et conclut : "L’Armée algérienne, à travers ses officiers les plus intègres, doit se saisir de cette situation de délitement politique et institutionnel généralisée pour se réconcilier avec la Nation et son peuple. Ni coup de force militaire ni fausse neutralité, l’Armée a le devoir de se mettre au service de l’État et de l’intérêt général et non au service du régime actuel." Adlène Meddi qui dirige l'édition du Week-end d' El Watan a-t-il rencontré ces jeunes capitaines capables de refaire de coup de la Révolution des œillets au Portugal? Son "enquête" sur le DRS et l'ANP se termine par une partie de pêche : "Au large, dans leur petite barque, les jeunes officiers, bien formés, trilingues et pointilleux dans leur travail ingrat, toisent de loin les côtes ouest qui abritent les résidences du Club des Pins et de Moretti où se trament les complots, le Centre de repos familial de Sidi Fredj où logent quelques gros bonnets de l’armée et du DRS, et à côté, pas loin, la résidence médicalisée du chef de l’Etat. Panoramique des intrigues et du sommet en panne d’avenir. «Je ne suis pas spécialement pratiquant, dit Imad, mais j’aime bien cette prière : “Dieu, fais que les oppresseurs se battent entre eux et sors nous sains et saufs d’entre eux.“» 

Sous le titre "A propos du coup d'Etat fantasmé", Kamel Daoud  semble attendre délicieusement le retour de temps plus héroïques: "La colère est réelle, l'effet des purges sur l'armée est profond, on se demandera même avec raison si cette même armée fera barrage au prochain Néo-FIS qui s'annonce, sachant ce qu'elle sait maintenant sur la facture du sacrifice : des généraux en prison et l'Emir Mazrag traité comme un Général". Dans le journal éradicateur (proche du général Nezzar), Algérie patriotique, Youcef Benzatat n'y va pas par quatre chemins. Son postulat : "l’empathie de la majorité des Algériens avec le clan de Mohamed Mediene dans la lutte qui l’oppose à celui de Bouteflika.". On n'est pas sortis de l'auberge!

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