"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
14 Décembre 2015
C'est une stratégie de liquidation pure et simple qui semble mise en oeuvre, le personnel des grandes entreprises publiques industrielles historiques, étant jugé "hostile et irrécupérable" selon les normes sociale néolibérales, dont le FCE voudrait imprégner le code du travail et les nouveaux salariés. La SNVI est en cours d'asphyxie par la fermeture de l'accès aux contrats publics des véhicules utilitaires. La privatisation du capital social des grandes entreprises, même partielle, prévue par L'article 66 de la loi des Finances apparaît comme un simple cheval de Troie pour faciliter la mise à l'encan projetée.
La principale menace actuelle pour les salariés, les techniciens et les cadres c'est la privation des marchés publics, actionnée à partir des points d'appui des conglomérat dans les institutions de l'Etat. Selon le syndicat, le fabricant de pipes Alfapipe qui travaille pour Sonatrach risque de perdre le marché de la compagnie nationale.
Les oligarques algériens sont, on le sait, fasciné par la grande diversité de l'appétit du conglomérat Samsung, modèle du genre. Tout se qui rentre fait ventre dit l'adage. Lee Byung-chu, le fondateur du groupe sud-coréen dans les années 30 avait commencé comme Haddad ou Rebrab dans le commercial, puis s'est diversifié au cours des décennies suivantes dans l'assurance, le textile ou encore le commerce de détail. Mais le virage dans le domaine de l'électronique, à haut niveau capitalistqiue, n'a été amorcé que trente ans plus tard, à la fin des années 1960. Les conglomérats algériens semblent vouloir aller plus vite. Sans prendre le temps de maîtriser les métiers où ils veulent se diversifier. En ont-ils les moyens?
Sonatrach lâche-t-elle le secteur public?
Avant Lakshmi Mittal, Rebrab avait voulu reprendre le complexe d'El Hadjar, mais avec des atouts en place d'encadrement et disposant avec de commandes publiques assurées. Il en a été empêché, la conjoncture politique dans le pouvoir s'étant modifiée à son détriment. Dans la métallurgie, Haddad se sent aujourd'hui apte à prendre la relève. Il affiche -un peu trop?- les atouts qu'avait Rebrab dans sa phase ascendante, au début de la décennie noire. Et d'abord l'accès privilégié aux commandes et aux marchés publics. Selon le quotidien Liberté appartenant à ... Rebrab, le syndicat des travailleurs de Algérienne de fabrication des pipes (Alfapipe), filiale du groupe Imetal, aurait écrit au ministre de l'Industrie pour se plaindre que les contrats signés avec Sonatrach son principal client, soient résiliés au profit d'une société du conglomérat de Haddad. Mais il semble selon les sources de liberté, qu'il y a eu de la précipitation: l'entreprise du chef du syndicat patronal FCE n’entrerait en production que l'année prochaine. Cafouillage?
Le savoir faire des collectifs
Le savoir faire des ouvriers des ingénieurs et cadres du secteur public sera-t-il mis hors course? Le travail de la multinationale Mittal sera-t-il relayé par les prédateurs vert blanc rouge. En tout cas, le feuilleton de la sidérurgie-métallurgie algérienne a été enrichi hier par la volte-face de Abdelhamid Temmar, cet ancien ministre de l’Industrie qui avait offert au lendemain de la Décennie noire, le complexe El hadjar au "savoir faire" de la multinationale de Lakshmi Mittal . Aujourd'hui, ce cerveau qualifie d'“échec” cette privatisation. Selon ses propos rapporté en substance, c'est parce que la multinationale n’en a fait qu’à sa tête, "à cause de sa participation majoritaire, faisant fi des intérêts de l’Algérie".