"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
21 Février 2016
"Des pans entiers du patrimoine échappent au fisc", affirme l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie. Il met à l'index une iniquité manifeste et pense qu’en temps de crise, l’austérité est naturelle, mais «cette austérité doit être équitable». Nouvelle constitution? Les "services" sont toujours efficaces pour prévenir et casser, comme hier à Skikda, un rassemblement populaire contre la vie chère, qui aurait gêné la visite d'Ahmed Ouyahia dans cette ville.
"Il faut écouter le fisc".
Badreddine Nouioua, interrogé par Roumadi Melissa pour El Watan Il pense qu’en temps de crise, l’austérité est naturelle, mais «cette austérité doit être équitable». L'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie explique ainsi que l’essentiel des ressources ordinaires est tiré des retenues à la source, soit l’impôt sur le revenu global (l’IRG sur salaires constitue plus de la moitié du produit des contributions directes), la TVA (plus de la moitié du produit de l’impôt sur affaires) et le produit de la douane, tandis que l’impôt sur le patrimoine ne rapporte que très peu (0,02% des contributions directes). Il estime que des pans entiers échappent ainsi au fisc. Peut-on dire, pour autant, que le fisc tombe dans la facilité en taxant le revenu et la consommation plutôt que le patrimoine ? Le fait, explique encore M. Nouioua, est que le problème «ne réside pas tant dans l’incompétence de l’administration fiscale que dans le fait que celle-ci n’est, le plus souvent, pas écoutée lorsqu’il s’agit de présenter des solutions».
De même, M. Nouioua pense que le fisc ne dispose encore des moyens nécessaires lui permettant un meilleur suivi des contribuables. Il cite à titre d’exemple l’absence de coordination entre les services du fisc et ceux du cadastre, laquelle permettrait pourtant à l’administration des impôts de mieux appréhender le patrimoine foncier des contribuables et débusquer ainsi, dans une certaine mesure, les fraudes. L’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie évoque aussi certains facteurs qui alimentent la délinquance fiscale. Il explique ainsi que l’opération de mise en conformité fiscale volontaire peut alimenter un certain sentiment d’impunité, tant l’échec de l’opération peut être perceptible dès aujourd’hui. M. Nouioua précise ainsi que «le volume de monnaie fiduciaire circulant sur le marché était de 26% pour un peu plus de 3700 milliards de dinars, il y a quelques mois. Il est passé à près de 30% pour un peu plus de 4000 milliards de dinars en septembre 2015, malgré le lancement de la MCFV (mise en conformité fiscale volontaire) entre temps».Source : El Watan
Ouyahia et les services appliquent la constitution à Skikda
La liberté de manifester? Hier, à l'occasion de la venue du responsable du RND à Skikda, un groupe de jeunes se réclamant des mouvements Rashed et Barakat, ont essayé de se rassembler sur l’esplanade de la place des Martyrs ( Bab Qcentina), lançant des slogans en relation avec la cherté de la vie. Les forces de police qui se trouvaient déjà sur place sont intervenu et ont interpelé dix manifestants. ( El Watan) Selon une autre source "des barrages de sécurité fixés à l’entrée de la wilaya de Skikda ont “cueilli” les manifestants les uns après les autres. Les policiers disposaient d’une liste sur laquelle étaient inscrits leurs noms. On ignore pour l’heure le nombre exact des arrestations. A Skikda, la Place de l’Artisanat où devait se dérouler le rassemblement a été quadrillée par les forces de l’ordre qui ont “squatté” les lieux pour empêcher tout mouvement". Algerie.focus