"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
16 Mars 2016
Dans une longue interview parue ce matin dans le quotidien El Watan, Smaïl Goumeziane, économiste et ancien ministre réformateur du gouvernement Hamrouche, pense que l'avenir n'est pas bouché. Il croit à un "véritable sursaut pacifique et national".
"Les solutions durables sont toujours possibles, affirme-t-il, à condition de privilégier les mesures structurelles à long terme et d’associer librement à leur élaboration et à leurs choix tous les partenaires politiques et sociaux animés du souci de l’intérêt national et non des intérêts particuliers d’une minorité. En d’autres termes, la capacité de s’engager ensemble, de façon pacifique et démocratique, dans un processus de changement réel. Ce qui suppose, on le comprend, de ne pas être obnubilé par les sempiternelles échéances politiques à courte vue et leur corollaire, les luttes politiciennes. Pour ces raisons, je ne crois pas à la répétition de la violence d’Octobre 1988. Mieux, je crois à un véritable sursaut pacifique et national".
Retenons cette intéressante analyse de l'action du gouvernement Sellal:
"Une équipe gouvernementale n’est jamais totalement homogène. Dans aucun pays du monde. Dans certains secteurs, des efforts sont mobilisés pour aller dans ce sens. Des discours sont perçus çà et là pour diversifier l’économie ou même changer de «modèle économique». Des promesses sont faites quant à la lutte prioritaire contre les marchés informels et on semble s’intéresser davantage au sort de l’économie productive nationale, publique et privée.
On annonce même, certes pour la énième fois, que le pays serait bientôt en mesure de satisfaire la demande nationale en divers produits alimentaires ou de santé et d’exporter nombre de biens hors hydrocarbures. Déclarations de bonnes intentions ? Discours imposés par les circonstances ? Volonté de rassurer une population qui grogne et s’impatiente parce qu’inquiète des lendemains réservés à ses enfants ? Pour l’instant, on ne sait pas. Prenons acte.
Laissons le soin aux uns et aux autres de passer à l’action et attendons les résultats sous l’œil vigilant de la société civile et de ses représentants. Pour autant, il ne faut guère se faire d’illusions : Pour engager une transition d’une telle ampleur et à long terme, il est évident que les efforts circonstanciés d’une équipe, fussent-ils les plus vigoureux, ne suffiront pas, dans un environnement national et international des moins favorables.
C’est toute la nation, à travers toutes ses composantes, qu’il faut durablement mobiliser et faire participer au débat sur l’ensemble des questions que pose le changement pour une sortie pacifique et durable de la crise et un avenir meilleur pour tous. Car, comme depuis toujours, c’est rassemblé et non divisé que le pays est le plus fort. C’est quand il défend l’intérêt du peuple qu’il obtient des succès durables. C’est, en tout cas, ce qu’on peut espérer de mieux pour le pays et son peuple."
Texte intégral de l'interview : El Watan