"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
31 Mars 2016
Les médias nous ont préparé à un affrontement sanglant à l'occasion des deux rassemblements politiques concomitants tenus hier à Alger: le congrès de l'opposition "transitionnelle" et le meeting organisé par Amar Saadani le chef du FLN pour faire de l'ombre à la concurrence. Grosse déception des médias.
Presse déboussolée
Quelques titres à la une des quotidiens algériens : "Du bruit pour pas grand chose. Chaises vide à Mazafran II et meeting ordinaire à la coupole"; " Un tour et puis s'en vont. Tout ça pour ça". De son côté, El Watan botte carrément en touche en titrant sur 8 colonnes à la une sur "la guerre secrète des services français" dans les années 70. C'est l'éditorialiste qui a la charge d'exprimer la déception face au sens de la mesure qui a prévalu à Zeralda : "Quand les représentants des partis tentent de faire connaître leurs propositions d’action sur le terrain politique, ils prennent des accents étranges, difficilement assimilables par le commun des citoyens".
Scénario trash au Quotidien d'Oran
Dans une analyse, annoncée ce matin à la une du Quotidien d'Oran, dont le dramatisme détonne par rapport au calme-après-la tempête de ses confrères déboussolés, le politologue Abed Charef trace le contexte des affrontements politiques en cours. "Sauver Khelil, plaire au président, éliminer Ouyahia et affronter l'opposition : alors que l'Algérie bien-pensante le méprise, Amar Saadani donne le tempo. Sans arrière-pensée. De manière méthodique, Amar Saadani continue de désigner les têtes qui doivent tomber". Il explique ses motivations : "Les acteurs de cet affrontement, dont M. Saadani n’est qu’un porte-étendard, sont derrière le rideau. Ils veulent coller à l’agenda du président Bouteflika". Abed Charef conclut ainsi ce scénario trash: "Cette logique meurtrière s'est installée dans le pays. Mais elle peut aller plus loin, et écraser M. Saadani, alors que c'est lui qui, aujourd'hui, donne le tempo. Il suffit de quelques rappels: Abdelaziz Bouteflika a mis vingt ans pour revenir ; Chakib Khelil, Athmane Tartag et Saadani, lui-même, ont mis moins de cinq ans pour se remettre en selle". Il termine en anticipant l'épisode suivant: "Combien mettra Toufik Mediène pour revenir ?"
Saadani tout miel
Saadani a-t-il lu l'article de Abed Charef avant même qu'il soit écrit. Hier il n'a tué personne. Amar Ingrachen décrit dans l'Expression son attitude hier sous la Coupole: "Habituellement offensif et sans concession envers ses adversaires qu'il broie sans ménagement, le secrétaire général du FLN s'est montré hier très conciliateur". Attendu pour qu'il tire à boulets rouges sur l'opposition qui tenait son meeting le même jour à Zéralda, Amar Saâdani a surpris son monde hier. "Ce meeting ne se fait contre personne, pas même l'opposition. C'est un meeting pour l'Algérie», a-t-il clamé, devant une salle pleine à craquer en évitant soigneusement d'attaquer ses adversaires, y compris ses cibles habituelles. En effet, Amar Saâdani, qui a habituellement le génie de repérer «les coupables» et de les descendre en flammes, cet art de mettre des noms sur des dégâts, des échecs et de réclamer la tête des responsables, s'est montré très conciliateur."
Pour des élections transparentes et crédibles
Le blogueur n'a pas encore pris connaissance du texte des résolutions du congrès de MazafranII. Lu sur l'Expression: "L'Icso insiste notamment sur sa revendication phare relative à la transparence et la crédibilité dans l'organisation des élections. Les échéances électorales prochaines constituent une occasion pour concrétiser cette exigence pressante à travers la mise en place d'une instance permanente et indépendante de gestion des élections et l'amendement de la loi électorale dans le but d'offrir des garanties juridiques et administratives claires et facilement réalisables".