"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
7 Avril 2016
"La maternité de l’Etablissement public hospitalier de Jijel est toujours sans gynécologue", rapportait en février dernier le correspondant d'El Watan. Deux mois plus tard les choses ne semblent pas s'améliorer dans les hôpitaux publics de cette wilaya où dans plusieurs spécialités les patients sont contraints de payer le prix fort dans le privé et souvent d'aller dans les wilayas voisines.
Liberté revient ce matin sur cette véritable pénurie.
Par Ahmed Ghali, 7 avril 2016
EXTRAITS
La wilaya de Jijel accuse un déficit criant en matière de spécialistes,, notamment dans les disciplines les plus sollicitées, à l’image de la cardiologie, la chirurgie, la dermatologie, la gynécologie.
Même avec la présence de certains médecins spécialistes, la couverture demeure très aléatoire, ce qui pousse les malades à abandonner la médecine gratuite et se diriger vers le secteur privé, bien que les prix soient extrêmement élevés.
Un nombre important de malades qui souffrent de pathologies plus ou moins graves préfère se rendre au CHU de Constantine ou celui de Béjaïa et parfois même à Alger pour être pris en charge. Pour ce qui est des parturientes, c’est devenu systématique, soit elles se rendent aux villes limitrophes en l’occurrence Constantine ou Béjaïa, soit mettre le paquet dans le secteur privé qui saute sur l'aubaine que leur offrent les défaillances du public.
À l’EPH d’El-Milia, le volet gynécologie est couvert par trois spécialistes, mais ça reste tout de même insuffisant de par la forte pression qu’enregistre ce service qui reçoit plusieurs dizaines de femmes malades par jour, venues d’El-Milia et ses alentours.
La maternité de Jijel sans gynécologue
Si l’EPH Bachir-Mentouri d’El-Milia enregistre trois gynécologues, et celui de Taher deux, la maternité de l’hôpital de Jijel n’en possède aucun, et ce, depuis plus de deux ans. Bien que l’absence de gynécologue ait été signalée à maintes reprises aux services de la DSP, le problème persiste toujours. Selon nos sources, “ce sont les médecins généralistes et les sages-femmes qui s’occupent des accouchements ordinaires (par voie basse). En cas d’accouchement dystocique, les parturientes sont envoyées par leurs propres moyens soit à l’EPH d’El-Milia, soit au CHU de Constantine, sinon vers le privé où elles doivent payer pas moins de 70 000 DA”. Bien que des spécialistes en chirurgie générale pratiquent certaines césariennes, il n’en demeure pas moins que ces derniers, au nombre très limité, n’arrivent pas à satisfaire toutes les demandes d’intervention. Certaines femmes qui ne veulent pas prendre le risque d’accoucher dans une maternité sans gynécologue se dirigent directement vers les cliniques privées pour donner naissance à leurs bébés dans de bonnes conditions et sans douleur. Par ailleurs, il faut dire que même le nombre de gynécologues privés à Jijel est restreint. En effet, dans toute la wilaya, on enregistre 13 spécialistes seulement, dont 8 activent au chef-lieu. Cette situation a fait que les cabinets de ces médecins débordent de monde durant toute la semaine, au point où avoir un rendez-vous est devenu une véritable galère. “On ne prend de rendez-vous qu’une fois tous les 15 jours”, nous dira une assistante d’un gynécologue à Jijel. Un autre médecin de la même spécialité affirme ne donner de RDV qu’à partir du mois de mai prochain, tandis que d’autres laissent une feuille et un stylo au seuil de la porte pour que chaque malade puisse s’inscrire lui-même. Cette situation s’est répercutée sur les patients qui sont souvent contraints de voyager vers d’autres villes pour passer une simple visite.
Source : Liberté
Hôpital de Jijel
La maternité sans gynécologue
Par Fodil S., 2 février 2016
La maternité de l’Etablissement public hospitalier de Jijel est toujours sans gynécologue, ce qui se traduit par des désagréments pour les parturientes du chef-lieu de wilaya et des communes qui lui sont rattachées (Erraguene, Ziama Mansouriah, El Aouana, Kaous, Texenna, Djimla et Beni Yadjis).
Une situation qui pénalise près de la moitié de la population de la wilaya, alors que chez le privé, les gynécologues ne manquent pas. Si pour les cas sans problèmes, les sages-femmes s’acquittent convenablement de leur travail, il reste que dans d’autres cas, la présence d’un spécialiste est nécessaire pour parer à toute éventualité et sauvegarder la vie de la mère et de l’enfant. Le parcours du combattant commence généralement lorsque le médecin traitant préconise une césarienne le jour de l’accouchement. Les nerfs des couples sont mis à rude épreuve. Si pour les plus nantis la direction des cliniques privées est toute indiquée, il n’en est pas de même pour tout le monde.
A l’hôpital de Jijel, bien que certaines césariennes soient pratiquées par des chirurgiens, il n’en demeure pas moins que ces derniers ne peuvent répondre à toutes les sollicitations. Ainsi, les parturientes se voient forcées d’aller voir du côté de l’hôpital de Taher ou même à Constantine pour être prises en charge. Cette situation est anormale pour un hôpital du chef-lieu de wilaya, alors que ceux d’El Milia et Taher disposent de gynécologues. Des citoyens regrettent aussi que les gynécologues privés, qui suivent leurs patientes durant la grossesse, n’aient pas à intervenir au moment le plus crucial pour celles qui présentent des risques. D’aucuns pensent qu’en l’absence de gynécologues à l’hôpital, une solution devrait être trouvée avec les privés. Les responsables de la santé dans la wilaya sont appelés à réagir pour régler ce problème.
Source: El Watan