"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
17 Avril 2016
A quelque jours des négociations économiques entre la Tunisie et l'Union européenne les documents préparatoires restent confidentielles. Le gouvernement tunisien éprouve des difficulté à calmer les inquiétude des opérateurs économiques tunisiens.
L'objectif des négociation est la conclusion de ce qui est appelé pompeusement Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca). Au cours d'une rencontre avec des opérateurs tunisien avec Kamel Jendoubi le ministre chargé des "Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile", un agriculteur a qualifié l’ALECA de « projet de destruction massive de l’économie nationale ».
Ce qui est notamment contesté c'est le projet d'abolir la préférence nationale pour les entreprises tunisiennes dans les marchés publics, assurée jusqu'ici par le décret de 2014, dont l’article 26 stipule que :
"Les offres des entreprises tunisiennes dans les marchés de travaux ainsi que les produits d’origine tunisienne dans tous les marchés de fourniture de biens sont, à qualité égale, préférés aux offres des entreprises étrangères et aux produits de toute autre origine, dans la mesure où les offres financières des entreprises tunisiennes et le prix des produits tunisiens ne dépassent pas de plus de dix pour cent (10%) les montants des offres des entreprises étrangères et les prix des produits étrangers".
La fin de l'article 26 ouvrirait-il en grand et sans contraintes les marchés publics tunisiens aux entreprises européennes.
Lire l'enquête de Hafawa Rebhi "ALECA. Marchés publics : le coup fatal aux entreprises tunisiennes" : nawaat.org
Les complexes de Manuel Valls
"La France, avec de tels dirigeants, est un coq sans tête" écrit Javier Valenzuela journaliste et écrivain espagnol, dans un article paru sur son journal tintaLibre, le journal mensuel de infoLibre.
Valenzuela a travaillé près de trente ans à El Pais, où il a été directeur-adjoint, correspondant à Beyrouth, à Washington, à Rabat. Extraits de son article intitulé. François Hollande-Manuel Valls, ou la France du rien? Que dit-il de Manuel Valls? EXTRAITS
(...) Valls semble être l’exemple classique de celui qui accumule de nombreux complexes. Puisque son père était lui-même immigrant espagnol, il doit prouver qu’il est plus français que Vercingétorix. Puisqu'il a la carte du Parti socialiste, il doit prouver qu’il est plus favorable à l’augmentation des bénéfices des entreprises que Bernard Arnault lui-même, propriétaire du groupe LVMH. Nous ne devons pas oublier la réaction du premier ministre français après les attentats de Paris du 13 novembre: la mise en place de l'état d'urgence puis l'opération de Saint-Denis, au cours de laquelle, selon l’enquête de Mediapart, la police aurait tiré jusqu'à 1.500 balles face aux 11 djihadistes, lors de laquelle, finalement, il n’y aurait pas eu de « terroriste suicidaire ».
Après cela, Valls a adopté le ton belliciste de Bush : « Nous sommes en guerre », ajoutant même à cela, sa proposition de déchéance de nationalité contre les Français issus de l’immigration. Finalement, Hollande a du renoncé à cette mesure. Il faut savoir que l’hypothèse d’une telle mesure en France n’avait pas été envisagée depuis le maréchal Pétain et Laval. Période pendant laquelle la déchéance de la nationalité avait été appliquée aux juifs de nationalité française et c’est ce qui a facilité leur déportation vers les camps d'extermination nazis. Dans ce contexte régressif, même la ministre de la justice, Christiane Taubira, a fini par démissionner.
Faut-il se rappeler que le premier parti politique qui a proposé une telle mesure n’est autre que le Front national ? Devons-nous être surpris, quand il s’agit de choisir entre la copie et l’original… et qu’un pourcentage de plus en plus important de Français soutient Le Pen ? Faut-il se rappeler que l'extrême droite a toujours été présente en France ? Oui, la France est aussi le pays antisémite d’Édouard Drumont et de l’affaire Dreyfus, de Charles Maurras et son Action française, des ligues des années 1930 et de La Cagoule, du maréchal Pétain, Laval et Vichy, de l’Algérie française et de l’OAS…
Le coup le plus bas contre cette France si nécessaire a bien été celui porté par Manuel Valls quand, en parlant des attentats terroristes, il a assuré que le fait « d’expliquer est déjà excuser ». Essayer de trouver les causes de la naissance et de l'extension de la peste voudrait donc dire que nous l’excusons, la justifions ? Sur la base de la meilleure tradition de la rationalité française, nous sommes assurés du contraire : nous ne pouvons pas éradiquer la peste si nous ne savons d’où elle provient et comment elle se propage. La France, avec de tels dirigeants, est un coq sans tête.
Source : Mediapart.fr