"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
23 Août 2016
Makhloufi et Bourrada expriment la capacité anonyme des nouvelle générations d'Algériens de s'accomplir en dépit des blocages, et de mettre sur la table les sujets venus à maturité.
Donner des noms... on ne nous a pas informé : le dérisoire bottage en touche ministériel confirme le constat sans appel du dérèglement de l'Etat algérien qui enfante naturellement une pyramide de Ponzi de l'impuissance, devenu Etat profond.
Strates d'allégeances. "Responsables, couverts par un système de nominations opaque et injuste" note Chawki Amari. Pour sortir de l'ornière, il faut changer les règles d'évaluation de l'action publique. "Oui, Makhloufi a gagné malgré les responsables de l’Olympisme national. Peut-être bien, contre eux" écrit Abdelkrim Houari.
(...) Oui, Makhloufi n’est plus un athlète, il est devenu une discipline. Plus qu’une discipline, un pays. Les Algériens aiment Makhloufi. Normal, tous les peuples du monde aiment leurs sportifs performants. Ils sont le symbole du pays qui gagne, n’est-ce pas ? Mais les Algériens adorent encore plus leurs champions quand ils deviennent champions dans la difficulté. Mieux-ou pire, dans l’adversité. Pas l’adversité sportive, l’autre. Oui, Makhloufi a gagné malgré les responsables de l’Olympisme national. Peut-être bien, contre eux. Quand ses adversaires se préparaient dans la sérénité et le tout confort, lui, a été abandonné quelque part dans les Amériques à attendre une bourse qui ne venait pas parce que ceux qui devaient l’envoyer ergotaient encore sur le prix de ses nuitées. Les mêmes ont récidivé avec Bouraada à peu prés dans les mêmes termes, si ce n’est dans des conditions encore plus scandaleuses. Jamais un comité olympique dans le monde n’a « travaillé » avec autant de régularité et de détermination… contre un de ses athlètes parce qu’il est pris en charge par un entraineur qui ne cautionne ni « leur » bricolage managérial, ni leurs turpitudes morales. Pendant que les adversaires de Bouraada se préparaient dans la quiétude matérielle et la sollicitude affective, lui et son coach affrontaient un « comité » occupé à multiplier les obstacles sur sa piste. Slimane Laouari, (chronique Point net, Le Temps d'Algerie)
(...) Heureusement que les Jeux olympiques n’ont lieu que tous les quatre ans. Si c’était chaque semaine, il y a longtemps que ces responsables, couverts par un système de nominations opaque et injuste, auraient laissé la place à d’autres responsables. Dans les courses olympiques, on incorpore souvent des lièvres pour accélérer le rythme, ces lièvres disparaissant ensuite pour que les favoris gagnent la compétition. Il semble bien que pour la fédération olympique, les lièvres nationaux sont payés pour courir mais ne laissent passer personne et terminent derniers en entraînant vers l’arrière tous les autres. Avant de parler de réformes, il faudrait penser à éliminer ces lièvres de tous les secteurs. Ou les copains et cousins incompétents et enfants dans l’impunité et l’irresponsabilité, adeptes du pire et n’ayant jamais pensé à l’intérêt général.
Une autre course, vite.
Chawki Amari (Chasse aux lièvres, Point Zéro, El Watan)