"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
4 Septembre 2016
La dégradation continue du pouvoir d'achat des salariés et des autres couches populaires est-elle l'objet d'enquêtes sérieuses dans la presse, en dehors des unes rituels sur le prix du mouton de l'aïd? "L'actuel système coûte trop cher au trésor. L'inévitable réforme des subventions", titre L'Expression, quotidien "indépendant" proche du pouvoir qui reprend les propos d'Ahmed Ouyahia : «Tout le monde peut acheter un sachet de lait à 25 dinars. l'Etat algérien pourrait ne pas avoir les moyens prochainement pour subventionner les produits de première nécessité». Il faut dit-il se limiter à donner des sous aux indigents. Et L'expression conclut : "Le consensus sur la question est quasi parfait. Il manque la volonté politique d'agir".
Consensus quasi-parfait?
Le néolibéralisme n'ayant pas de frontière, du côté de la concurrence, Liberté le journal de M. Rebrab titre : "Subventions : la réforme est impérative". Il n'invoque pas Ouyahia mais "les services du Fonds monétaire international (FMI) (qui) recommandent à l’Algérie de supprimer par étapes l’essentiel de ses subventions généralisées et de les remplacer par un programme de transferts monétaires ciblant précisément les ménages à faible revenu".
Le budget de l'Etat? L'IRG, l'impôt prélevé à la source sur la fiche de paie des salariés a rapporté 25,37% de la fiscalité ordinaire en 2015, c'est à dire 580 milliards de dinars. L'impôt sur le revenu des sociétés (IBS), "soumis au système déclaratif"-précise le ministère des finances- a rapporté 334 milliards. Quant aux fortunes bien visibles aux yeux de la population et des agents du fisc frustrés de ces impôts "hors système déclaratif", ils sont carrément invisibles au minisère des Finances.