"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
28 Janvier 2017
"On assiste aujourd’hui à des remises en cause des Etats nations partout au Maghreb", énonce le rapport parlementaire droite-gauche de MM. Glavany et Teissier, qui a été finalement rendu public hier. Ce rapport revendique le droit d'immixtion : "la question de la légitimité politique, qui était auparavant reléguée au second plan, est aujourd’hui placée au cœur du dialogue entre Europe et Maghreb".
Voici quelques extraits de ce rapport intitulé « Sur la coopération européenne avec les pays du Maghreb».
"On assiste aujourd’hui à des remises en cause des Etats nations partout au Maghreb. Partout, les nationalismes politiques centralisateurs créés pour les indépendances s’épuisent et les jeunes générations qui sont nourries désormais par la culture du monde, ne peuvent se satisfaire d’une histoire purement nationaliste. L’arrivée d’une nouvelle génération de dirigeants, qui n’a pas connu les indépendances, est un défi mais peut être aussi une chance pour les relations entre l’Europe et le Maghreb. L’idée d’un gouvernement omniprésent pourrait faire place à une société civile plus vivante".
"la région est entrée, qu’on le veuille ou non, dans une nouvelle phase historique depuis 2011. Le partenariat se pose en des termes différents. L’Union européenne a jusqu’ici beaucoup axé son partenariat au sud sur l’économie et la sécurité. L’agenda euro-maghrébin a été très marqué par la question libre-échange et des politiques migratoires. Il ne s’agit évidemment pas de remettre en question la mise en œuvre de ces politiques, car la région a besoin de stabilité. Mais si stabilité il doit y avoir sur le long terme, l’Union européenne doit s’interroger sur les fondamentaux de sa politique au Maghreb : la question de la légitimité politique, qui était auparavant reléguée au second plan, est aujourd’hui placée au cœur du dialogue entre Europe et Maghreb".
"Les relations Euro-Maghreb doivent-elles s’analyser en termes d’instauration d’un espace démocratique à l’échelle européenne, ou de la construction d’un espace de libre-échange, voire même d’une intégration à terme au sein du marché intérieur ? Quel sens particulier faut-il donner à la relation entre les deux régions ? Quid de l’appropriation par la population du processus européen ? Quels sont les objectifs affichés de cette politique ?"
"Pour la France, à travers l’Europe, l’enjeu est de conserver les relations d’exception qui sont les nôtres avec le Maghreb. La certitude d’occuper une place à part dans cette région pourrait faire oublier à Paris que, pour être privilégiée, sa position n’est pas acquise – la francophonie recule, nos parts de marché également, la France a été supplantée par d’autres acteurs dans l’attribution de quelques grands contrats, cette relation passe aussi et de plus en plus par l’Europe. L’enjeu est aussi « intérieur »: le destin de la France et du Maghreb sont mêlés, qu’on le veuille ou non, ne serait-ce que par l’intensité des échanges humains entre nos deux continents, les bi-nationaux, la langue commune, l’histoire partagée avant que la France ne redevienne hexagonale".
Texte intégral : assemblee nationale.fr