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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Fatma Oussedik : "Nous sommes encore vivants"

Photo DR

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La professeure de sociologie et chercheure au Cread invite à comprendre la hausse annoncée du taux de natalité. "Il n’y a que dans les sociétés mortes que les individus, les familles, les groupes ne changent pas. J’ose croire que nous sommes encore vivants… Même si les autorités semblent l’ignorer", conclut Fatma Oussedik, interviewée dans El Watan.

"Je constate avec surprise dit-elle que les observateurs soulignent l’augmentation du taux de natalité, mais ne parlent pas de la baisse de l’emploi féminin. De la même façon, ils ne parlent pas de la reprise des programmes de logements qui permettent à ceux qui en bénéficient de se marier. Il y a aussi le phénomène de la «reprise» des naissances après les années de conflit, durant lesquelles les Algériens et les Algériennes étaient surtout préoccupés à survivre".

"Par rapport à quoi?"

L'augmentation du taux de natalité, est-ce un bien ou un mal? "Par rapport à quoi?" s'interroge la sociologue qui après avoir relevé le caractère étriqué de cette problématique  affirme : "S’il me faut répondre à cette question, je dirais qu’il y a en Algérie des territoires à développer. La jeunesse de notre population est de ce fait une chance (...) La politique de contrôle des naissances, aujourd’hui, m’intéresse davantage du point de vue de la rationalité des familles, de la santé et du droit des femmes sur leurs corps… Ce qui me semble une bombe à retardement, c’est le fait que l’économie ne repose pas sur le travail, que nos consommations dépendent de notre accès différencié à la rente pétrolière…"

Sur la réponse à cette évolution démographique, Fatma Oussedik observe : "Les propos des autorités en la matière tiennent du bégaiement. J’ai l’impression, en lisant les déclarations actuelles sur ce thème, d’être revenue aux années 1970. Il y a là un déni de l’histoire, du devenir des sociétés et des mutations familiales". Elle affirme : "Il n’y a que dans les sociétés mortes que les individus, les familles, les groupes ne changent pas. J’ose croire que nous sommes encore vivants… Même si les autorités semblent l’ignorer".

Texte intégral : El Watan

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