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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

ALGERIE. Qui est le «haut responsable»? Les écoliers privés de «loumdja».

Cryptogramme dans le roman Voyage au centre de la Terre. DR

Cryptogramme dans le roman Voyage au centre de la Terre. DR

CRYPTOCRATIE

Par Chawki Amari, 7 novembre 2017

Dans un quotidien connu qui émet d'Oran, le lecteur averti n'aura pas raté ce «haut responsable» invité à analyser la situation actuelle. Un haut responsable évidemment non identifié mais qui répond aux questions que tout le monde se pose, à part bien sûr celle relative à son identité.

Le lecteur doublement averti se sera demandé mais qui est-il pour nous expliquer que «l'Algérie est ciblée parce qu'on veut lui faire payer sa stabilité et ses positions politiques», tout comme elle est «entre les mains d'une bande de pillards… un pouvoir de l'ombre qui a verrouillé ce système pourri sur des bases ethniques, régionalistes et claniques» ?

Tout en avouant que «nous avons des responsables importants ou qu'ils l'ont été, de connivence avec la bande de pillards nuisibles pour le pays», il précise que «la faiblesse physique du Président nous a certes fragilisés, mais elle ne doit pas inquiéter outre mesure parce qu'il faut savoir que Bouteflika est un cérébral». Mais quelle est la fonction de ce haut responsable qui énumère ces terribles menaces externes et internes, tout en nous demandant de ne pas nous inquiéter ?

Est-ce Saïd Bouteflika, connu pour ne jamais parler en public, sauf dans les cimetières ? Est-ce un conseiller suprême, le général Toufik, le chef de daïra de Bougtob, Rabah Madjer ou la journaliste elle-même ? Dans tous les cas, cette bonne illustration de la cryptocratie au pouvoir qui refuse de se définir tout en nommant l'ennemi, la bande de pillards qu'elle n'identifie pas non plus d'ailleurs, ne nous aide pas beaucoup. Mais c'est ainsi, les officiels, quand ils parlent, ne disent rien, à l'inverse de ceux qui ne donnent pas leur nom mais parlent.

Seule exception à cette cryptocratie, le secrétaire général du FLN, nommé non pas par ses militants mais par d'autres cryptocrates qui nient avoir cette prérogative de désigner le patron d'un parti politique. Ould Abbès est le seul qui parle, en son nom. Pour dire n'importe quoi. Ce qui ne nous avance pas non plus.

Source : El Watan

 

Des maires en abandon de poste

Par Abdelkrim Zerzouri, 7 novembre 2017

http://www.lequotidien-oran.com/files/spacer.gif Sidérant, le vide en cours au niveau des Assemblées locales élues. Pour tout dire, il n'y a plus d'Assemblées locales élues depuis le lancement de la campagne électorale du scrutin du 23 novembre prochain. On ne se donne même pas la peine de gérer les affaires courantes, car la paralysie des communes est totale.

En attendant les résultats du vote du 23 novembre et l'installation des nouveaux maires avec leurs équipes, les élèves des établissements scolaires ont faim. Les cantines scolaires ne sont plus approvisionnées par les soins des communes qui ont hérité de cet aspect de la gestion, naguère du ressort des directions de l'éducation. Du fait de l'absence de maires en titre, plusieurs cantines scolaires, où les stocks alimentaires ont été épuisés, n'ont pu se ravitailler pour nourrir les petites bouches des élèves. On meurt de faim dans les écoles à cause de ce passage à vide dans les communes. Gravissime erreur de gestion et d'indifférence vis-à-vis du service public. C'est comme un avion sans pilote. Un bateau sans commandant de bord. Les communes partent à la dérive.

Au moment où on cherche à les doter de plus de prérogatives et de responsabilités, les enfants s'apprêteraient à signer une pétition et sortir manifester dans la rue pour leur en enlever au moins une, celle de la gestion des cantines scolaires. D'ailleurs, on ne comprend pas vraiment pourquoi cette gestion des cantines scolaires a été attribuée aux communes ? Les directions de l'éducation s'acquittaient convenablement de cette tâche, jusque-là, même si la procédure de «changement de mains» dans la gestion de ces cantines n'a pas été pour déplaire aux directeurs des établissements scolaires, qui voient ainsi leur quotidien allégé. Est-ce à cause des sous et des dessous dans ces affaires de marchés d'approvisionnement des cantines scolaires en pain, en fromage et autres produits alimentaires ? Il est clair qu'on refuse de consacrer un budget sur les dépenses de la commune pour les cantines scolaires et le donner à une autre partie pour le solder.

Dans un cas ou un autre, il est très difficile de saisir la motivation et la portée d'une telle démarche. Les maires et les élus locaux sont en campagne, en grande majorité, pour s'accrocher à un autre mandat, sans avoir assuré l'une de leur mission élémentaire, soit approvisionner les cantines scolaires pour cette période de vacance de pouvoir. Fichu élu local qui ne cherche pas du tout à servir mais à se servir. Ce n'est pas la meilleure façon de convaincre les électeurs d'aller aux urnes le 23 novembre quand les maires sont en abandon de poste, et qu'on prive les enfants de la fameuse «loumdja», comme on appelle ce repas servi par les cantines scolaires.

Source : Le Quotidien d'Oran

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