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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Mouvement social. Le pouvoir temporise, évite le dialogue et militarise la capitale.

Rassemblement de l'Intersyndicale hier à Béjaïa. Photo DR

Rassemblement de l'Intersyndicale hier à Béjaïa. Photo DR

"A Alger, le rassemblement des syndicalistes a été empêché. Des centaines d’entre eux ont été embarqués manu militari, rapporte un quotidien". Pour le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour, «il y a militarisation de la capitale». «Ce n’est pas normal que des actions pacifiques soient réprimées par des dispositifs aussi musclés», a-t-il déploré avant d’indiquer que la «coordination» se réunira ce samedi à Alger pour «évaluer le mouvement» et «décider des actions à entreprendre». Et de considérer à propos de l’Education nationale que la tutelle a réussi à monter quelques syndicats du corps enseignant contre l’action menée par le Cnapeste. "Ces syndicats, a-t-il dit, n’avaient pas à se prononcer sur un combat qui ne le concerne pas et qui, de surcroît, est mené par un syndicat autonome agréé».

Grève générale de l’Intersyndicale. Appel à l’ouverture d’un dialogue «sérieux et responsable».

Par Amar Rafa, 15 février 2018

Selon les syndicats, la participation aux rassemblements de protestation devant les sièges des wilayas était forte, sauf à Alger, où la place du 1er-Mai était cernée par un important dispositif policier.

La grève nationale et le sit-in organisés par l’Intersyndicale autonome autour des quatre revendications essentielles soulevées, notamment “la régression des libertés syndicales, du pouvoir d’achat et la loi sur la retraite ainsi que le code du travail”, ont connu une forte mobilisation des fonctionnaires dans l’ensemble du pays, à l’exception de la capitale où le rassemblement n’a pu avoir lieu pour cause de forte présence policière.

Des sources syndicales avancent que le taux de suivi de la grève dans différents secteurs a dépassé une moyenne de 65% à travers le pays. Ainsi, dans le secteur de l’éducation nationale, par exemple, ce taux a atteint 80% à Biskra, 85% à Alger-Ouest, voire même à 100% dans certaines wilayas, à l’instar de M’sila. Cependant, cette grève a connu son plus faible taux de suivi à Blida (25%), alors que pour le reste, la situation a évolué en dents de scie, entre 35% à Tébessa, 70% à Khenchela et 78% à Oum-El-Bouaghi, toujours selon des sources syndicales.

Par secteur d’activité, en plus de l’éducation nationale, ce sont la santé, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur ainsi que la poste qui ont connu la plus importante mobilisation des fonctionnaires, indiquent nos sources. D’après ces dernières, la participation aux rassemblements de protestation devant les sièges des wilayas était forte, sauf à Alger, où la place du 1er-Mai était cernée par un important dispositif policier. “

Malgré toutes ces entraves aux libertés syndicales, la réponse au mot d’ordre de grève et sit-in de protestation était large”, nous a indiqué Sadek Dziri, le secrétaire général de l’Union nationale de personnels de l’enseignement et de la formation (Unpef), et néanmoins membre de l’Intersyndicale. La motion commune lue au cours des sit-in indique que ces rassemblements sont “un message fort des fonctionnaires aux autorités publiques, pour leur signifier leur refus et leur dénonciation de la régression des libertés syndicales, et pour démontrer l’attachement des fonctionnaires à leurs revendications soulevées, à savoir les dossiers de la retraite, du code du travail et du pouvoir d’achat”. En déplorant la situation socioéconomique délétère, conséquence des politiques libérales sauvages du gouvernement et de la privatisation des entreprises publiques, l’Intersyndicale a, d’autre part, affiché sa détermination à “poursuivre sa lutte jusqu'à ce que le gouvernement soit convaincu de la nécessité d’ouvrir un dialogue social, sérieux et responsable, qui débouchera sur des solutions” pour la prise en charge de ces revendications. Commentant, pour sa part, la régression des libertés syndicales, Sadek Dziri a estimé qu’“on est revenu au point zéro dans ce domaine, on le considère comme une catastrophe en Algérie”. Selon lui, l’exemple le plus édifiant est l’étau exercé sur les syndicalistes à Alger qui n’ont pu tenir leur rassemblement, en dépit des multiples tentatives.  

Source: Liberté

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