"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
25 Décembre 2018
Sidi Saïd lançait hier d'Oran, le "message des 2,9 millions d’adhérents de l’UGTA pour un 5e mandat”. Ce matin dans El Watan, le général-major à la retraite Ali Ghediri récidive. Cette fois-ci sous forme d'interview sur les questions d'actualité. Quelques propos choisis (les inters sont du blog)
La crise est née de la finitude du système
"Pour moi, le système politique qui a fait fonctionner ce pays depuis l’indépendance, bon ou mauvais c’est selon, avait une certaine cohérence d’ensemble, il avait ses acteurs, son mode de fonctionnement, sa logique et une finalité. Ce que nous sommes en train de vivre dénote d’une manière flagrante la finitude de ce système.
Et ceux qui prétendent le contraire, je leur réponds que pour qu’il y ait système, il faut que ses attributs soient ; sans ces derniers, on ne saurait parler de système. Pour faire court, je dirais tout simplement qu’un homme, quel qu’il soit, ne saurait faire système. Je précise. Que le pouvoir a, volontairement ou non, cassé le système en place, est en soi louable.
Ce qui ne l’est pas, c’est de n’avoir rien prévu en substitution. Il a créé un vide. La crise que le pays est en train de vivre émane justement de ce vide. La cacophonie qui entoure l’élection présidentielle, les va-et-vient des uns et des autres et le désemparement qui caractérisent la scène politique nationale dénotent la légitimité des appréhensions qui nourrissent le débat sur la place publique".
Gaïd Salah et la Constitution
"D’après ce qui s’écrit et se dit, certains demandent un report de la présidentielle, d’autres, la continuité. Tous les schémas anticonstitutionnels sont mis sur la table. Connaissant de près le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, je me défends de croire qu’il puisse avaliser la démarche d’aventuriers".
L'ANP doit garantir l'honnêteté des urnes
"Seule l’armée, en l’état actuel des choses et face à la déliquescence des autres institutions et au conditionnement dans lequel est mis l’administration, serait capable d’empêcher les uns et les autres de toucher aux urnes pour frauder et faire passer leur candidat. Je reste convaincu que le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah ne permettra à qui que ce soit de violer d’une manière aussi outrageuse la Constitution.
Il n’est pas sans savoir qu’il est le dernier de sa génération et que l’histoire est fortement attentive à tout ce qu’il fait ou fera. Je reste persuadé qu’il sera au rendez-vous de l’histoire, comme il l’a été hier alors qu’il n’avait que 17 ans. Ahmed Gaïd Salah connaît finement les hommes. Malgré tout ce qu’on peut raconter sur sa personne, il demeure un moudjahid. Ne serait-ce que sur ce point précis, il mérite la confiance de tous ceux qui ont à cœur de voir l’Algérie réussir son pari."
Extrait de l'interview intitulée "Ali Ghediri. Général-major à la retraite : Gaïd Salah face à une responsabilité historique".
Source : El Watan