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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

La jeunesse algérienne, le profond malaise social. Le Cread publie un ouvrage collectif

L’enquête Sahwa en Algérie révèle que 26,8% des jeunes dont l’âge varie entre 15 et 29 ans sont analphabètes ou ont quitté l’école avant seize ans, ou même avant d’atteindre la quatrième année moyenne.

Par Rédaction nationale Liberté, 23 juin 2019

 

Le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) vient de publier un ouvrage collectif intitulé La jeunesse algérienne : vécu, représentations et aspirations, coécrit par les chercheurs Nacer-Eddine Hammouda, Nesrine-Amina Benhaddad, Kamel Boucherf, Hassen Souaber, Razika Medjoub et Mustapha Omrane. 

L’ouvrage collectif réunit plusieurs articles traitant notamment de l’exclusion scolaire, de l’insertion professionnelle des jeunes, de leur désir de migration et de leur participation civique et politique en Algérie. Initiée par l’Union européenne dans le cadre du projet Sahwa et réalisée entre 2014 et 2016 au niveau de cinq pays — Algérie, Égypte, Liban, Maroc et Tunisie —, l’enquête sur la jeunesse est une opération de grande envergure pour la richesse et la variété des données qu’elle a permis de rendre disponibles. 

Elle a été effectuée sur un échantillon global de 10 000 jeunes, répartis équitablement entre les cinq pays (2 000 par pays). Pour la partie algérienne, cette enquête, qui a été conduite par le Cread, revêt une importance particulière. Elle permet d’apporter un nouvel éclairage sur la situation des jeunes Algériens de 15 à 29 ans. L’enquête algérienne sur la jeunesse permet de disposer d’une base de données très riche sur des thèmes aussi importants que ceux relatifs aux conditions de vie des jeunes, à l’éducation, à l’emploi et au chômage, à la culture, à la migration, y compris clandestine, et à la politique. Elle permet également de combler un déficit criant en matière de données quantitatives et qualitatives sur les jeunes, sur lesquels doit reposer le développement économique et social du pays, dont ils constituent le socle.

L’enquête Sahwa en Algérie révèle que 26,8% des jeunes  dont l’âge varie entre 15 et 29 ans sont analphabètes ou ont quitté l’école avant seize ans, ou même avant d’atteindre la quatrième année moyenne. Selon l’ouvrage, la population juvénile de 15 à 29 ans représente 26,2% de l’ensemble de la population résidente totale en 2015.

 Elle a connu un accroissement considérable entre 1966 et 2008, passant de 22,5% à 31,8% pour décliner à partir de 2010. L’exclusion scolaire, qui paraît préoccupante dans les résultats du projet Sahwa, a des effets négatifs sur l’insertion professionnelle des jeunes Algériens. Bien que la catégorie des exclus soit la plus vulnérable dans la société, elle est moins prise en charge par la formation professionnelle et la politique d’emploi.

Ce phénomène social d’exclusion scolaire conduit les jeunes hommes vers le marché informel et les jeunes filles à l’inactivité. Le manque d’opportunités d’emploi et le dysfonctionnement entre la formation professionnelle et le marché du travail engendrent, par ailleurs, l’implication du réseau de relations dans l’accès au stage et à l’emploi. Les données de l’enquête sur le désir de migration des jeunes de 15 à 29 ans constituent un nouvel éclairage sur le phénomène de la migration internationale. 

La proportion des jeunes tentés de quitter leur pays a été estimée à 25,7% de l’ensemble de la population juvénile âgée de 15 à 29 ans par l’enquête algérienne sur la jeunesse. En valeur absolue, cette proportion représente l’équivalent de presque 2 700 000 jeunes. Le fait marquant est qu’une proportion non négligeable de jeunes souhaitant l’expatriation est constituée de gens diplômés des universités.

À l’échelle individuelle, le désir de migration est motivé, en premier lieu, par le manque flagrant d’opportunités, notamment sur le plan de l’offre d’emploi, ensuite par le niveau et le mode de vie lassants. C’est dire combien la dimension du malaise social est parlante parmi la catégorie des jeunes.
 

Source : Liberté

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N
Il faut surtout féliciter le grand maitre auteur de ce blog qui est intarrissable, de grande classe , toujours d'actualité et d'approche toujours pertinente
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N
Le constat du CREAD sur le niveau catastrophique de la formation nulle et tordue de générations entières, de la jeunesse comme des adultes qui gèrent le pays <br /> Voila une information ou donnée importante. la sociologie donne une analyse sur une question majeure: l'erreur originelle, d'une école algérienne catastrophique depuis le départ soit depuis l'indépendance. Tout est faux au départ de l'histoire et des classes d'initiation, de préparatoire et élémentaire. L'école algérienne est faussée dès le départ par la démagogie: il valait mieux ne scolariser que ce que l'on pouvait scolariser avec un tres bon niveau et donner à tous les autres selon la progressivité, intégrer progressivement, donner de tres bonnes bases de lecture ,écriture et calcul et un peu de formation pratique professionnelle minimale, enseigner aux meilleurs qui ne sont pas nécessairement les enfants des plus riches et progressivement au fir et à mesure de la disponibilité de locaux, d' enseignants de bon niveau étendre progressivement sur la base de la valeur et de la mobilisation de l'enfant et des moyens , apporter le minimum de formation professionnelle. Ensuite la question de l'arabisation a tout faussé: il fallait continuer en Français et introduire un enseignement de bas e en arabe : écriture, lecture à l'aide de textes de haute qualité et petit à petit selon l'offre et la demande construire un enseignement bilingue à haute valeur l'important n'étant pa sla longueur mais la qualité un enfant des années 50 qui avait le certificat d'études était d'un niveau cent fois supérieur à un bachelier des années 80 Là est la catastrophe quand des illettrés démagogues et autoritaires comme Benbella dirigent un pays qui a été colonisé 132 ans par la plus importante puissance culturelle dans le monde. Cela donne un Hadjar illettré et inculte comme ministre de l'enseignement supérieur un Benbouzid incompétent et autoritaire qui regne dix ans ou plus etc. Seul Benyahia a été à la hauteur et quelques uns qui n'avaient pas de charisme et de pouvoir. Tous les autres étaient et sont au niveau de nos chefs d'Etat exemple les meilleurs ayant été Benbella et Bouteflika lequel derrière sa "gonflure " et ses discours creux ne doit pas avoir lu une seule oeuvre ni un seul livre de littérature, savoir résoudre une équation du 1er degré ni faire un texte de compétence plutôt qu'une litanie de démagogie faite de copie et qui a déterminé de diverses façons la formation
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