"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
29 Juin 2019
Comme le montre cette photo, le Hirak s'est encore une fois imposé comme une force autonome inventive, mettant en échec les tentatives de le détourner du droit chemin unitaire.
La veille du 19è vendredi, le Hirak est mis à rude épreuve. Alors que l'APS annonce tranquillement que Ben Salah reçoit Bedoui pour discuter "les conditions et mécanismes devant accompagner la relance du processus électoral", on assiste au retour des opérations spéciales style DRS autour d'une question de drapeau.
Le mort saisira-t-il le vif? Le caractère pacifique de la silmiya résistera-t-il aux provocations? L'inquiétude était réelle chez ceux qui soutiennent de loin le mouvement citoyen des rues d'Algérie. Le Hirak est, depuis quelques jours, harcelé par ces provocations montées par les services secrets, avec la caution de Gaïd Salah. Provocations accueillies avec délectation et montées en épingle par des organisations d'opposition en perte de vitesse qui envoient de jeunes militants au casse-pipe médiatisé, espérant ainsi gagner le label de "démocrates intransigeants" qui leur assurerait le rôle dirigeant dans Hirak. Et dans leurs propres partis où ils sont contestés.
La grosse question de Hosni Kitouni
Après le 19è acte, un habitué des vendredis, l'historien Hosni Kitouni écrit.
"Une grosse question : j'ai assisté à 17 vendredi de la liberté sur les 19, pas une seule fois je n'ai été témoin d'une altercation, d'une colère déchaînée, d'un geste déplacé, d'une insulte indécente...Pas une seule fois la silmiya n'a été contredite.
Alors je me demande à quoi attribuer cette extraordinaire discipline collective. Pourtant ce sont les mêmes personnes que l'on rencontre au marché ou que l'on croise aux carrefours encombrés. Plus significatif encore : quand il arrive que ça commence à chauffer un peu trop, des gens surgis de nulle part apaisent les esprits et tout rentre dans l'ordre. Cela survient surtout quand certains veulent coute que coute imposer leur slogan.
C'est cela qui m'interpelle et me fait penser que le mouvement populaire tire sa force des profondeurs de sa propre histoire. Je me demande alors si ceux d'en face sont à ce point aveugles au point de ne pas voir que la partie est jouée, que les manœuvres peuvent briser l'élan de ce mouvement mais ne sauveront pas le système.
Le régime est tellement rejeté, honni, les slogans d'aujourd'hui en témoignent , que la seule vraie issue qui reste au pouvoir actuelle, je veux dire une issue réalisable dans la paix, c'est de répondre à la volonté du peuple. Ceux qui feront ce pas auront gagné sur les deux tableaux : sauver leur peau et sauver l'Algérie. Je dis sauver leur peau parce que le peuple saura dans sa magnanimité pardonner. Enfin je l'espère pour eux. Source : Facebook