"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
14 Août 2019
C'est ce qu'annonce une déclaration de la "direction nationale" du FFS intitulée "Pour l'unité et la pérennité du parti".
Le point de départ de la vague d'exclusion qui a frappé le conseil national du FFS fut on s'en souvient la "réponse au général-major Ahmed Gaïd Salah", une tribune de Salima Ghezali (1). Publiée le 13 août 2018, cet article sera le motif officiel de son exclusion deux mois plus tard. Elle avait alors réagi à cette sanction en déclarant notamment:
«Ils m’ont sanctionnée parce que j’ai utilisé, comme toujours, comme depuis que j’ai appris à parler, ma liberté d’expression pour défendre un principe théoriquement sacré au FFS qui est la primauté du politique sur le militaire, et autre, la plate-forme de la Soummam (...). C’est dommage parce qu’encore une fois, nous arrivons devant une impasse historique qui s’exprime au sein du FFS, comme elle s’exprime ailleurs. Arriver à trouver les moyens de fonctionner d’une façon moderne et cohérente où le fond et la forme vont ensemble, c’est difficile à réaliser pour une société comme la nôtre qui a accumulé les carences, les violences et les incompréhensions ».(2)
La levée de exclusion concerne aussi d'autres membres du Conseil national du FFS, écartés en janvier 2019. L'autocritique de la direction présidée par Ali Laskri est franche bien que tempérée par l'invocation de la difficulté d'assurer la continuité des qualités unitaires du défunt Aït Ahmed : "Force est de constater que la présidence collégiale (...) dont la responsabilité statutaire est d’assurer l’unité et la stabilité du parti, n’est pas en état de procéder de façon consensuelle aux grands arbitrages qu’exige la situation".
La direction nationale remet donc le sort du parti entre les mains du Conseil national élu en 2013 en considérant que "seul le Conseil National issu du 5ème Congrès National Ordinaire (tenu du vivant de Hocine Aït Ahmed, ndlr) est à même d’assurer la mise en œuvre de toute solution visant à sortir le parti de la crise qu’il traverse et ce conformément aux statuts du parti".
NOTES
(1) Prix Sakarov pendant la "Décennie noire", proche conseillère de Hocine Aït Ahmed le défunt fondateur du FFS, Salima Ghezali dirigeait jusqu'en juillet dernier le journal du FFS Libre Algérie après avoir dirigé le courageux hebdomadaire La Nation. Elle avait été élue député d'Alger en 2017.
(2) Salima Ghezali vient d'être exclue du FFS pour sa «Réponse au général-major Ahmed Gaïd Salah»