"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
29 Juillet 2020
Le Quotidien d’Oran ouvre complaisamment ses colonnes au groupe français Lactalis qui « demande solennellement aux pouvoirs publics » de déloger les ouvriers grévistes qui occupent l’usine de Béni Tamou, pour faire valoir leurs revendications.
La multinationale menace de déménager d’Algérie, si l’Etat n’obtempère pas. Le quotidien d’Oran n’a rapporté aucune parole de grévistes, se contentant de s’étaler avec sympathie sur les explications patronales et ses plaintes contre les « entraves à la liberté du travail » qu’occasionne l’occupation.
Lactalis semble renouer avec la vieille tradition des années 1930 lorsque Le Consul Américain d’Algérie envoyait une note similaire au Gouverneur général d’Algérie le 8 juillet 1936 lui demandant de faire évacuer une usine américaine implantée à Jijel. Cette demande était assortie de cette note : « La succursale de Djijdjelli de la Armstrong Cook Compagny de Lancaster, Pennsylvanie, Etats-Unis d’Amérique, est occupée par les grévistes depuis deux heures de l’après-midi d’hier ».
Deux jours plus tard, les gardes mobiles font jouer leurs matraques pour faire évacuer Amstrong et les autres usines de liège en grève.
En 2020, que va faire l’Etat Algérie ? Va-t-il obéir à l’injonction ou conseiller au patron de négocier en présence de l’Inspecteur du travail, comme le veut la loi.