"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
11 Février 2021
Mérites et limites du hirak. Première mouture pour échanges.
Par Morteda Zabouri, 11 février 2021
L'anniversaire du hirak mérite de faire le point. Il est trop tôt pour tirer de grandes conclusions cependant des choses importantes méritent d'être soulignées.
Premièrement le hirak est plus qu'un mouvement de contestation c'est un processus qui sort l'Algérie d'un pourrissement qui conduisait à la disparition du projet de novembre 1954. Ce n'est pas non plus une révolution, la démocratie et la liberté demandées ne donnent qu'une idée très vague du contour de l'Etat viable recherché. C'est la sagesse de la société, par sa prudence qui donne le temps au temps de mûrir une conception réaliste de l'objectif visé.
Deuxièmement, le hirak a précipité les décantations, décompositions de l'appareil d'état et mis au grand jour l'ampleur du désordre, de l'incompétence, de la gabégie et d'une culture décadente et délinquante qui y domine.
Troisièmement, en dépit des apparences et de la pandémie, le hirak se poursuit au-delà des grandes et petites marches. Il mature un leadership, une vision et se protège des mille et une manipulations.
Quatrièmement, il confirme une rupture avec la tradition du mouvement social algérien. Il accepte une diversité de perspectives et s'y apprend l'art de s'écouter et de faire de cette diversité une richesse.
Cinquièmement, les différents continuums entre générations, groupes de différents statuts sociaux et surtout des algériens résidents en Algérie et ailleurs est remarquable pour l'avenir.
Enfin, il a de fait introduit l'obligation de résultat et un certain pragmatisme dans la dynamique algérienne même si beaucoup reste à faire dans ce domaine. Ce processus est une véritable révolution tranquille qui indique que l'important à ce stade, souplesse exige, c'est le processus plus que ses objectifs.