"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
11 Avril 2022
Notes de Morteda Zabouri, 11 avril 2022
Certains de ces mécanismes sont volontaristes dont la guerre en Ukraine, mais pas seulement il y a en partie le zèle du confinement en Chine et de nombreux accords bilatéraux de commerce avec les monnaies locales. Il y a aussi les sanctions américaines. L'objectif étant de priver les USA d'un déflateur qui était la contrepartie d'une création monétaire massive.
Par ailleurs, il y a des mécanismes de maturités "naturelles" associés au niveau de développement de la Chine.
En fait, au départ un deal était en place. Les USA ont gonflé massivement la création monétaire et les déficits et, pour éviter l'inflation, le low-cost chinois devait jouer le rôle de déflateur. En plus les flux privés et publics devaient financer ce déficit.
Par la suite deux dynamique se sont engagés,
- les coûts hégémoniques étaient de plus en plus élevés entraînant un financement toujours plus élevé du hard power et du soft power. Les coûts sociaux du tradunionisme, c’est à dire du financement par le gouvernement de la prospérité du grand public, se sont également largement enflés.
- le low-cost chinois c'est asséché en raison du tarissement de flux de main-d’œuvre rurale par rapport aux départs à la retraite, Entraînant une hausse de plus en plus rapide des salaires de ce segment. Pour 21 millions de salariés qui participent à la retraite 11 arrivent sur le marché du travail dont une partie low-cost.
Il faut souligner que le déflateur aurait pu fonctionner si les délocalisations vers d'autres pays ayant une main-d’œuvre low-cost avait fonctionné à la même intensité que la dynamique de la fin du low-cost chinois.
Cependant ce n'est pas le cas en raison du covid et de nombreux autres facteurs.
Le résultat est que les USA sont passé de la première destination des exportations chinoise à la troisième après l'Asean et l'UE. En plus, les exportations chinoise vers le reste du monde sont de plus en plus coûteuses.
Bref, les USA étant privés du déflateur c'est l'inflation et dans ce cas c'est un grand dilemme.
- Monter les taux d'intérêts dans un contexte de très grand endettement de tous les agents économiques c'est les faillites en chaîne.
- ne pas les monter c'est déprécier le capital des bailleurs de fonds et donc provoquer une fuite massive des capitaux.
C'est pourquoi depuis quelques années le "Quantitif Easing" (QE) et de nombreuses autres formes de création monétaire s'ajoute et aggrave toutes sortes de bulles.
Pour éviter à tous de pâtir de la dédollarisation, les chinois attendaient une plus grande intégration de la route de la soie et l'aboutissement du programme 2025 qui vise à ne plus dépendre des technologies étrangères à concurrence de 70%.
Ils espéraient également un nouveau compromis avec les USA. Cependant, l'intransigeance US, la guerre en Ukraine et l'agressivité de l'anglosphère accélèrent les processus.
Lorsque l'inflation de second tour s'installe soit à l'automne alors c'est la stagflation en occident. Le phénomène le plus redouté de tous.