"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
13 Mars 2013
Clairvoyance
Dans sa chronique intitulée Le « front » du sud, Mustapha Hammouche écrit : « Depuis quelque temps, des opérateurs se découvrent une mission d’équilibre régional et s’éveillent aux besoins sociaux du Sud. Sur les traces du
gouvernement, dont il est le rôle de réagir au mécontentement populaire — surtout quand il n’a pas su l’anticiper — leurs responsables multiplient les initiatives. Même les députés, que l’on voit
peu dans leurs circonscriptions respectives, se rendent par délégations, pour s’enquérir de la situation, dans les wilayas de la région !
Un front est né. Et il ne faudrait pas être en reste. Jadis, aller apaiser les colères locales relevait de la fonction du “Parti” et à ses “Organisations de Masses”. Mais, aujourd’hui, le double
parti unique est en crise de direction, au double sens du terme ;
des commissaires politiques improvisés et porteurs de promesses s’engouffrent dans le vide politique.
C’est peut-être parce que l’engagement s’est, à ce point, monétarisé, que le patriotisme sert, plus que jamais, de label à toutes ces étranges activités qui confondent philanthropie, économie et
politique.
Kamel
Daoud, comme à son habitude, n’y va pas de main-morte. Sous le titre
SUD -
les erreurs de Sellal et du néo-MALG Kablia,
il note dans Le Quotidien d’Oran
: « L'affaire
du « Sud » est désormais mal partie. En cause ? Quatre ou cinq raisons. La première est celle de la désormais loufoque Louiza Hanoune et sa sous-traitance de la théorie du complot. Les chômeurs
du sud sont formés par des annexes de la CIA pour un «printemps algérien» en Tunisie. La campagne de salissures est reprise par deux journaux arabophones créés justement pour ces raisons. ».
Enumérant les raisons qui poussent à faire fausse route au Sud, il conclut : « Fausse dernière raison ? Le mensonge : on a trop menti pour qu'on puisse se faire croire aujourd'hui. A
l'émissaire de Sellal au sud, les chômeurs auraient répondu qu'il s'agit de promesses déjà faites. Et ils ont raison. En 50 ans d'indépendance, le sud a obtenu un wali né du sud.
Et la crise s'aggrave encore plus avec les scandales du nord. Aux émirats où Ould Kablia a préféré parler de nos questions et nos linges sales, le ministre de l'Intérieur a eu cette phrase suisse
: « Les enquêtes sur l'affaire de Sonatrach sont en cours. Pour nous, il est difficile d'accuser une personne ou un fonctionnaire en l'absence de preuves convaincantes et sûres ». Valable pour
Khellil et les siens, pas pour les chômeurs du sud qui sont déjà traités comme des traîtres ».
« Les gens qui bougent pacifiquement pour revendiquer leurs droits ne sont pas automatiquement des agents payés pour allumer la mèche d'une autre «révolution arabe» ! observe Maamar Farah dans son billet du Soir d’Algérie intitulé Chômeurs mais pas traîtres ! (…) S’adressant à Louiza Hanoune il s’écrie : « Mais pas ces jeunes ! Pas ces braves manifestants pacifiques qui continuent de perpétuer les traditions de lutte et d'engagement de la jeunesse algérienne ! Ils nous rappellent, Madame, que la sève révolutionnaire continue d'irriguer nos terres, que la flamme des rebelles est toujours vivace, que l'espoir n'est pas mort ! Mais, quand on n'a rien compris au combat des Arouchs, il n'est pas certain que l'on puisse saisir le sens de la lutte des gamins du Sahara... Il ne faut pas avoir peur du printemps, Madame !
Synthèse blog, 13 mars 2013.