"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
2 Octobre 2012
DR
Manifestation en Europe
Par Sami Ben Mansour
La polémique suscitée par les projets de Shell d’extraction de gaz de schiste en Tunisie est en train de se transformer en scandale national.
(…) En Tunisie, le gouvernement ne semble pas s’inquiéter outre mesure des dangers du gaz de schiste. Et il vient de conclure, en toute discrétion, un accord de principe avec l’anglo-néerlandais Shell prévoyant l’exploration en 2013 du gaz de schiste dans 4 régions du pays (Kairouan, Sousse, El Jem et Sfax Nord). Le ministre de l’Industrie, Mohamed Lamine Chakhari, très enthousiaste à l’idée, n’a cessé de minimiser ses conséquences fâcheuses, et s’est même félicité des “négociations avancées” avec Shell “qui seront concrétisées par une signature prochaine”. Le principal argument du ministre est économique qui prétexte de l’épuisement de nos ressources en gaz et de l’envolée des coûts de l’énergie dans le monde.
On est en droit de s’interroger sur le zèle produit par le ministre de l’Industrie et son administration (la direction générale de l’énergie), qui s’évertuent à défendre becs et ongles le projet “gaz de schiste”, quotidiennement dans les médias. Dans ce domaine ils ont fait mieux que Shell lui-même dont les responsables ont été plutôt discrets sur cette affaire.
Les arguments de M. Chakhari et les errements du gouvernement dans ce dossier sont plutôt suspects et laissent planer un épais mystère sur une affaire du gaz de schiste en Tunisie qui vire au scandale national.
La société civile n’est pas restée les bras croisés face au scandale du gaz de schiste. L’association tunisienne de la transparence dans l’énergie et les mines (ATTEM) est montée au créneau pour dénoncer cette “manipulation” et exige du gouvernement des “explications” sur sa démarche improvisée et “l’absence de cadre juridique et fiscal”. Pour l’ATTEM la gestion par le gouvernement l’affaire du gaz de schiste n’est qu’un dysfonctionnement parmi d’autres dans le secteur éminemment stratégique de l’énergie et des mines. L’association veut aller plus loin et demande une “restructuration du secteur” et un “dialogue sérieux sur ses choix stratégiques” qui passent inéluctablement par le “traitement des dossiers de corruption dans le secteur” et l’instauration de “la transparence” et des règles de “bonne gouvernance”.
Sami Ben Mansour le 26 septembre 2012 . WEBDO tn