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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Harraga et hagarra

Lu dans la presse de ce matin : Le procès d’un groupe de 19 harraga qui devait se dérouler hier au Tribunal de Annaba a été reporté au 17 octobre prochain. Originaires de la wilaya d’El-Tarf, ils avaient été arrêtés jeudi dernier à bord de deux embarcations de fortune, au nord de la plage d’échouage d’El-Hnaya. Un second procès, prévu aujourd’hui, concerne 21 autres harraga, arraisonnés vendredi dernier à bord d’une embarcation à six miles au nord du cap de garde de Ras El-Hamra, serai aussi ajourné.

 Les articles de Loi, encore en vigueur repriment durement la traversée de la Méditerranée. Ils avaient été adoptées par le Pouvoir en contradiction avec la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. La servilité de Kadhafi qui a mis sa flotte au service des pays occidentaux pour protéger leurs côtes, ne lui  pas gagné leur reconnaissance éternelle. Il faut arrêter de cirer les bottes des maîtres de la Côte nord, en reprimant nos audacieux jeunes compatriotes. C'est à eux à faire respecter leurs lois. Les Algériens ne sont pas leurs supplétifs.

Il y a trois ans, le 27 septembre 2008, quelques semaines après l’adoption de l'article de loi scélérat mettant en prison les harragas, Le chroniqueur El Guellil y avait consacré un article, avouant « si ce n’était mon âge avancé, c’est sûr que moi aussi je me ferai harrag sans réticence ».

 

  

Harraga et hagarra

 

Par El-Guellil

Hagarra est l’anagramme de harraga. Pourquoi il y a des harraga, c’est parce qu’il y a la hogra. Les harraga veulent partir coûte que coûte, même au prix de leur vie, chercher d’autres horizons où il y a beaucoup de harraga mais où il n’y a pas de hagarra, c’est-à-dire derrière la mer.

Les Harraga sont audacieux, fuient la hogra, ils n’ont pas de logement car c’est les hagarra qui donnent les logements; les harraga n’ont pas de travail car ils ne comptent jamais de hagarra parmi leurs amis. Les harraga font partie de la plèbe, pas du prolétariat car ces derniers ont au moins un travail. Le haggar, lui c’est un baron, il a voiture, belle villa et même se permet des vacances à l’étranger, il ne sera jamais un harrag car son visa, il l’obtient illico presto. Le Harrag lui, n’est pas riche, et même pour avoir le visa, c’est véritablement un parcours de combattant, alors avec la seule fortune qu’il a, il s’achète une embarcation de fortune pour traverser la mer quitte à couler avec.

Le jour «J», le harrag, les yeux hagards, tentera contre bonne ou mauvaise fortune une périlleuse traversée de la Méditerranée pour essayer de débarquer dans un rivage anonyme ou être repêché, cadavre inerte que les eaux ballottent à leur guise.

 

L’analyse introspective du harrag par les psychologues et les sociologues permet de dire que s’il y a des harraga, c’est à cause des hagarra, la hogra dans ces administrations en faillite, dans ces entreprises improductives, cet environnement agressif envahi par les sachets en plastique qui ne permet pas de rêver (le rêve c’est aussi une sorte de harga).

 

Le piston, le benaamiss, le régionalisme, le sahbisme et la gabegie, c’est cette hogra caractérisée qui est derrière ce flux de harraga, des jeunes pour la plupart, et si ce n’était mon âge avancé, c’est sûr que moi aussi je me ferai harrag sans réticence. Comble de malheur, le dernier amendement, apporté à la loi qui a demandé la mobilisation des Beni oui-oui, rend passible de tribunal le harrag, pourtant un phénomène récent alors que le haggar, qui a toujours fait partie du microcosme algérien, n’est pas inclus dans le lexique de cette législation car il est maître chez lui et se complait à nager dans des eaux très troubles mais très calmes

 

Le Quotidien d’Oran, 27 septembre 2011

  

 

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