DR-Kadhafi et l’Emir du Qatar ont acheté des actions chez Lagardère.
Pourquoi pas l’Algérie ?
En marge de la visite du président Hollande en Algérie, on avait annoncé que l’Algérie allait entrer dans le capital de Peugeot, en grand besoin de liquidités.
Un partisan de cette option avait notamment expliqué que nos cadres pourront ainsi profiter d’une bonne formation pour ensuite construire des usines chez nous. L’information avait été démentie,
mais le sujet semble toujours d’actualité.
L’Aps rapporte les propos de « l’expert Mohamed Hachemaoui » qui a donné hier aux "décideurs" le conseil suivant : Il faut
profiter
de "l’aubaine de la crise" pour acquérir des actifs importants dans de grandes entreprises, notamment en Europe. "C’est le moment pour les Algériens de racheter ces actifs".
"Il est temps pour l’Algérie d’avoir une place de choix dans ce nouveau monde des affaires", a indiqué M. Hachemaoui, citant le cas du Qatar,
« qui a réussi à s’introduire dans l’industrie automobile allemande, et également dans l’industrie du luxe, réservée jusqu’ici aux entreprises occidentales ».
Parenthèses. (L’Algérie devrait donc acheter des actions de Mauboussin ou de l’OM de Marseille.
Par parenthèse, l’expert devrait aussi prendre en compte les « acquisitions-blanchiment », effectuées, depuis une trentaine d’années, avec les devises de la prédation, en France
et dans d’autres économies européennes, sans effet de retour sur l’économie algérienne. S’agit-il de légaliser et de rationaliser en quelque sorte cette utilisation compradore déjà ancienne de
nos richesses nationales ?)
L’expert oublie de mentionner la différence radicale entre les besoins de développement interne du minuscule état du Qatar et ceux de la population algérienne
en mal de développement interne et d’emploi. Il oublie aussi de citer un autre pays arabe disposant de pétrodollars qui avait choisi d’imiter le Qatar. Dès 2006, Kadhafi avait commencé à mettre
les dizaines de milliards de dollars de son Fonds souverain à la disposition des mêmes entreprises occidentales que celles choisie par l’Emir, comme Lagardère. Cela ne lui pas trop bien réussi.
(Voir article, Les
dessous des investissements qataris en Algérie)
M. Hachemaoui n’aurait pas dû non plus prendre l’exemple des « pays émergents ». Avant d’acquerrir des actifs à l’étranger, la Chine s’était d’abord assurée d’un développement national
indépendant, centré sur le développement de ses propres forces productives.
L’Algérie en est encore, selon
les récents aveux du ministre Rahmani, à
« réinventer l’industrie nationale".
Saoudi Abdelaziz,
24 janvier 2013