"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
19 Août 2012
Lu sur le blog de Jean-Luc Mélenchon :
Comme je l’ai déjà dit, j’étais en Amérique du sud. D’abord pour un emploi du temps politique. Il s’agissait du forum de São Paolo, point de rencontre privilégié avec toute l’autre gauche sud-américaine. J’y avais mes objectifs politiques. Je crois que j’ai bien avancé dans la coopération politique internationale que j’ai en vue et à laquelle nous travaillons avec maints camarades.
L’occasion faisant le larron, puisque j’étais là, j’en ai profité pour partager quelques moments de la campagne d’Hugo Chavez. De tout cela j’ai traité déjà dans mes précédentes notes. Quelques giclées de fiel médiatique m’en sont revenues qui m’ont bien amusé par leur bestiale et routinière méchanceté. Laissons cela. Je m’en amuserai publiquement le moment venu.
On ne peut prendre au sérieux la prose qui a donné le « la » sur ce thème, celle de l’ancien tueur repenti, l’homme qui erre dans les cocktails d’ambassades pour gémir « la révolution cubaine m’a volé ma jeunesse ». C’est cet olibrius, méprisé par toute la gauche latino, qui est aujourd’hui le grand chef de l’Amérique latine au journal « Le Monde » :Paolo Paranagua.
Mon seul regret est que mon moqueur préféré, le « Canard Enchainé », conclue son bocardage assez saignant, en rappelant qu’il y a quand même des problèmes de démocratie au Venezuela. Ah oui ? Lesquels ? Voilà ce qu’il serait intéressant de connaître pour pouvoir en discuter.
Lu dans la dernière interview de Jean-Luc Mélenchon:
Vous êtes resté longtemps au Venezuela cet été. Hugo Chávez est-il un modèle pour vous?
Pas un modèle. Il est une source d’inspiration, je l’assume totalement. Il a rendu à la lutte socialiste deux services immenses. Il a gagné 12 élections sur 13 et fait ainsi la démonstration qu’un processus de révolution démocratique passe par des élections.
En ce sens, il a ouvert le chemin du socialisme du XXIe siècle, qui est démocratique pluraliste et sans parti unique. Deuxième service : il a perdu un référendum et a respecté le verdict. Quand les autres perdent, comme ce fut le cas en France en 2005 avec le référendum sur la Constitution européenne, ils ne le respectent pas.
Chávez a surtout réduit de moitié la pauvreté en treize ans et fait la démonstration de ce qu’est une action gouvernementale avec une implication populaire massive. Cela ne m’empêche pas d’avoir des désaccords avec lui, notamment sur certains aspects de la politique internationale. Je n’ai pas du tout la même évaluation que lui du gouvernement religieux de l’Iran, que je considère comme très dangereux.
Pour moi, la nouvelle Amérique latine progressiste, dans sa diversité, est l’avant-poste de notre propre révolution citoyenne. Il faut la défendre en bloc.
Le Journal du Dimanche. 18 août 2012