"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
9 Octobre 2011
La Chronique du Condjador (19)
Papillon a été arrêté. Dans la presse et à Jijel, ce petit con était devenu le sujet principal de discussion. El Khabbar et El Chourouk en tête. Les analystes de la missa ont une autre explication de l’affaire Papilllon. Voici en vrac le compte rendu de la discussion, tenue avant l’arrestation.
Ces faits divers ont rempli leur fonction : les citoyens de Jijel ce sont mobilisé enfin pour une cause générale, le wali a tenu ces promesses de tout régler pendant la semaine etc...
On le sait : en Algérie, toutes les affaire peuvent être élucidées, les missas perturbées, les recherchés attrapés. Toutes les actions clandestines peuvent être mise à nu parce que l'Etat connait tout son exception, le formel et l’informel. Tous les repris de justice vous le diront : il n'y a pas plus dangereux que le papier et le stylo de la police, rien ne s’oublie.
Le nommé Papillon est un repris de justice qui ne commet que des petits délits, s’en sortant à chaque fois. Habitant les 40 hectares, il buvait une bouteille de vin en en écoutant de la musique, près d’une fête de mariage à Ouled-Aïssa, lorsque des jeunes du quartier l’ont provoqué. Il a pris la fuite pour aller appeler en renfort ses amis. Venus au nombre de dix avec des sabres à la main, ils ont pénétré au milieu de la fête de mariage qui se tenait dehors à l’ancienne. Le jeune Papillon et monté sur l’estrade a pris le microphone du chanteur et a injurié tous les Ouled Aïssa, le sabre à la main. Il est ensuite reparti avec ses amis. Il n’y a pas eu vol de bijoux.
Le marié dont Papillon a perturbé la fête est originaire du quartier du Faubourg. Il vient juste de d’aménager à Ouled-Aïssa. Les invités loin de leur quartier du Faubourg, ne pouvaient pas faire face aux sabres en aciers : les chaises de la fête étant en plastique.
Ces détails, la presse ne les a pas révélés puisque ce que ça arrange la mode courante : on surfe sur la vague de la violence et de la délinquance depuis un certain temps. Cela me rappelle l'Afrique du Sud où les agences de gardiennage et le personnel de sécurité des biens et des personnes poussent comme du persil. C’est le nouveau créneau pour bénéficier d’un crédit bancaire en faveur de « investisseurs » algériens qui ont un petit retard.
Lorsque la presse se fixe sur un sujet, cela veut dire qu’une loi, un décret ou un tournant de l’Etat se prépare. Les articles de presse ça sert à justifier une urgence.
La population de Jijel a une caractéristique unique : elle augmente le volume des choses et les transforme. Chacun voulant être plus au courant des fait que les autres, il ajoute son plus. Ce plus, de personne en personne, devient des tonnes de mensonge.
Suite à son débat démocratique sur les causes de ces drames que Jijel vit ces dernières années, la missa a conclu ainsi :
Les prisons sont devenues des camps de colonie de vacances, aussi la missa opte-t-elle pour que les peines de prison soient effectuées dans le sud saharien sous forme de travaux d'intérêt général. En effet, les délinquants bénéficient de petites peines et en plus de liberté conditionelle. Cela favorise la récidive puisque les peines sont acceptables par rapport au bénéfice en cas de réussite de l'agression et du vol.