"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
30 Décembre 2011
La Chronique du Condjador (29)
Le corail est abondant, mais il n’est pêché que par les étrangers. Cela demande de gros investissements : une grande expérience de plongée à plus de 80 mètres, avec des bateaux équipés de caissons et tout le matériel de plongée qui va avec. Ainsi qu’une licence délivrée par la haute sphère à Alger.
A Annaba, des marin pêcheurs, palangriers et plaisanciers, se sont investis dans le corail, mais avec des méthodes et des moyens dérisoires. Il leur suffit simplement de traîner une corde à laquelle on attache une chaîne en acier de 4 à 5 mètres comportant des morceaux de filet appelés langoustines. Même du vieux filet de casse fait l’affaire. En frottant le fond de la mer, les mailles accrochent le corail, menant dans leur sillage une sorte de ballet des profondeurs. Une heure après, en remonte et on trie. On répète l’opération et en cas de vérification de l’embarcation par le garde de pêche, le marin coupe la corde et l’affaire est classée, faute de preuve du délit. Ce matériel de pêche de corail ne coûte presque rien, on peut le perdre plusieurs fois et on le fabrique de nouveau en quelques minutes. Le corail et revendu en Tunisie.
A Jijel, il y a quelque temps, un marin a eu la surprise de trouver deux kilos de corail de bonne qualité accroché involontairement dans ces filets suite à un mauvais temps. Le marin pêcheur croyait avoir perdu ses 800 mètres de filet trimaille, lorsque quelques jours plus tard, il les retrouve avec le corail accroché. Les acheteurs se sont bousculés de toutes parts, mais ne sachant pas la valeur de sa pêche, notre marin a vendu le corail pour trois fois rien. Une manière d’éviter les problèmes…