"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
22 Février 2013
Au lendemain de l’indépendance certaines familles jijeliennes se sont battues pour changer leurs noms, jugés infamants, choisis par les officiers des bureaux arabes de la colonisation, chargés à partir de 1882 du recencement des indigènes. Les noms improvisés inspirées de malformations physiques étaient très fréquents, surtout lorsqu’il s’agit des paysans. A la décharge des bureaux arabes, on peut rappeler que le choix du nom en France imposé par les premiers officiers d’etat-civil s’était aussi fait en fonction des singularités liées au physique, au caractère, au métier… En Algérie, les noms attribués correspondaient aussi à la volonté consciente des bureaux arabes de de briser les filiations et les solidarités traditionnelles.
La transcription française durant la période coloniale a causé une importante déstructuration des noms patronymiques en Algérie, ont affirmé mercredi des participants au colloque national consacré à Oran au thème "Toponymie et Anthroponymie en Algérie : politiques et pratiques. 50 ans après l’indépendance", rapporté par l’Aps.
"Les noms de personnes, notamment patronymiques, ont connu une déstructuration importante liée à la transcription française durant la période coloniale", a précisé Mme Ouerdia Yermeche, du CRASC.
Ces dysfonctionnements, remontent surtout à l’instauration de l’état civil en 1882 qui a donné à l’administration coloniale la latitude d’attribuer des noms aux personnes qui se refusaient à se choisir un nom patronymique.
Les noms attribués aux Algériens par les officiers d’état civil français n’étaient pas toujours conformes à la culture et à la religion musulmane, donnant lieu à des noms tabous, injurieux, insultants ou à des déformations très éloignées des formes originaires, a-t-elle encore observé.
Synthèse blog, 22 février 2013