Annulation pure et simple de ces permis de
construire, remise de la forêt de Canastel en l'état? ainsi en a jugé le tribunal adminstratif d'Oran. "Cette victoire est aussi celle de la mobilisation de toute la société civile
oranaise», déclare le président de l'association l'ARC qui a mené le combat contre vents et marées.
C'est aussi un précédent judiciaire à dimension nationale dont vont se prévaloir les défenseurs de l'environnement dans notre pays. Les espaces
naturels sont en effet les première victimes de l'absence d'etat de droit dans la délivrance des permis de contsruire et dans la gestion de notre patrimoine livré aux magouilles des affairistes
les plus proches des "centres de décision".
«
Mardi dernier, le tribunal administratif d'Oran a rendu son jugement définitif dans l'affaire des permis de construire de la forêt Canastel 1», a déclaré le président d'ARC (Association des
résidents de Canastel), lors d'une conférence de presse dont rend compte ce matin Ziad Salah,
dans Le Quotidien d'Oran .«La décision de la justice consiste en
l'annulation pure et simple de ces permis de construire», d'une part, «et de la remise de l'assiette de la forêt en l'état d'avant l'entame des travaux de construction».
Autrement dit, les services de la wilaya doivent procéder incessamment à la démolition des deux villas dont la réalisation a été entamée avant l'éclatement de
cette affaire, nous explique-t-on. Il reste cependant aux concernés le recours à la Cour d'Etat. Les membres de l'association ARC ne cachent pas leur satisfaction de cette réussite. «Nous
devons reconnaître que cette victoire est aussi celle de la mobilisation de toute la société civile oranaise», signalera le président de l'association. Il indiquera que tout récemment, une
délégation dépêchée par la ministre de l'Environnement s'est déplacée à Oran et a pris contact avec son association. «Un dossier complet a été remis à cette délégation. Visiblement, Mme la
Ministre cherche à prendre connaissance de tous les détails sur cette affaire qui a eu un retentissement sur le plan national et international», dira-t-il.
Se projetant dans un proche avenir, le président d'ARC dira: «Nous refusons d'être considérés comme étant une association versée spécialement dans les affaires de justice». Et d'ajouter:
«Dans un proche avenir, nous avancerons des propositions concrètes à tous nos partenaires pour l'amélioration du cadre de vie de Canastel».
CHRONOLOGIE
L'affaire a commencé il y a quelques années par l'abandon du plan d’aménagement de la forêt de Canastel, créée en 1940. On prévoyait un pôle de loisirs et de détente en milieu urbain.
Le lancement des travaux a été brusquement arrêté.
Le terrain a été livré dès lors aux
décharges
publiques improvisées.Cet
abandon du poumon vert d'Oran par les pouvoirs publics n'était-il qu'un simple laisser-aller bureaucratique? Ou bien était-ce un plan de longue haleine des milieux politico-mafieux pour
faire main basse sur ce terrain juteux.
Le scandale a éclaté l'automne dernier lorsque l'ARC, une association du quartier, a dénoncé les permis donnés à quatorze promoteurs immobiliers. Les barbares ont alors commencé à
arracher les arbres. L'ultime poumon forestier d'Oran serait remplacé par des immeubles.
C'est alors que se déclenchait le combat de l'ARC pour
la sauvegarde de la forêt de Canastel, mené en appui sur l'opinion
publique.
Premier succès : Le 25 juillet 2013,
les juges annulent deux permis de construire et ordonnent l’arrêt immédiat des travaux.
Ce
jugement est suivi quelques jours plus tard d'une autre décision :
le wali suspend l'association ARC qui
avait alerté l'opinion et les juges. Motif de cette sanction administrative:
“ingérence dans les
affaires d’état”
(Liberté.com).
La décision du wali est annulée le 1er septembre 2013
par le Tribunal administratif d’Oran, permettant ainsi à l’association ARC de poursuivre son combat. La récente annulation des permis de construire lui permet dorénavant de se concentrer sur
"des propositions concrètes
à tous nos partenaires pour l'amélioration du cadre de vie de Canastel» comme le déclare le
président de l'ARC au lendemain du jugement du tribunal administratif.