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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Mali- l’Algérie va-t-elle se compromettre dans le désastre annoncé ?

 
 
DR
  
Des bombardiers-rafales quittent leurs bases françaises pour effectuer leurs missions civilisatrices en terre africaine, traversant un pays sur lequel des B26 franco-américains deversaient leurs cargaisons destructrices, dans les opérations « Jumelles » et « Pierres précieuses ». Jolis  noms : l’armée française aime donner de la poésie à la mort.
 
Savoir que des bombardiers français survolent de nouveau notre pays est intolérable pour l’Algérien moyen et pas seulement pour ceux de ma génération. M. Saadoune écrit dans Le quotidien d’Oran, sous le titre malaise aérien algérien : « Il n'est pas inutile de rappeler que la majorité des Algériens était foncièrement hostile à Mouammar Kadhafi au début des événements de Benghazi mais qu'elle a changé car elle ne supportait pas de voir les avions de l'Otan de retour au Maghreb. Les autorités algériennes n'ignorent rien du réflexe de rejet quasi automatique qu'ont de nombreux Algériens à l'idée d'un retour, même passager dans les airs, de l'armée française ».
 
Avant que l’autorisation algérienne de survol ne soit, de manière ingénument provocatrice,  annoncée par le ministre français, le chef de l’Etat algérien avait déclaré, à l’annonce de l’intervention étrangère au Mali : « J’attends de voir ce que dit le peuple algérien ». De toute évidence il n’a rien attendu du tout. Après être restée à l’écart des aventures impériales et des désastres annoncés, en Irak, en Afghanistan, en Libye et en Syrie, l’Etat algérien va-t-il sortir de la voie historique du non alignement et endosser la tenue de supplétif ?
 
Il est ironique de noter écrit Alain Gresh dans son article « Mali Afghanistan, les leçons oubliées » (Nouvelles d’Orient) que cette intervention a commencé au moment où la France se retire d’Afghanistan et où le président Hamid Karzaï se trouvait à Washington pour discuter du retrait total (ou presque) des forces américaines. Est-ce sur un succès que ces troupes se retirent d’Afghanistan ? » « Qui peut croire que la guerre amène une amélioration de la situation des populations ? » Sa réponde du journaliste du Monde diplomatique est sans appel : « Douze ans après, l’intervention occidentale en Afghanistan est un fiasco. Celle en Irak a abouti à la déstabilisation durable du pays (et à une implantation de groupes liés à Al-Qaida qui n’y étaient pas présents avant 2003). D’ici douze ans, quel bilan dressera-t-on de l’engagement de la France au Mali ? »
 
Se désolant de l’absence de ligne officielle cohérente sur la nouvelle situation créée par l’intervention de l’armée française, Ghania Oukaci écrit : « Pourtant, le discours officiel sur les conséquences désastreuses d'une intervention militaire a été bien propagé, tout au début du conflit malien, aux plans national et international. Aujourd'hui que c'est fait, les autorités officielles n'osent même pas en parler en «off.» Triste comportement pour une situation qui, si elle était expliquée officiellement, pourrait sensibiliser fortement les populations sur le devenir d'une région empestée par des relents néocolonialistes suffocants ».
 
 
Synthèse blog, 15 janvier 2013
 
Pour intensifier sa guerre en Algérie, l'Armée de l'Air française se dote à l'automne 1956 de deux groupes de bombardement équipés de Douglas B-26 américains. Le Groupe de Bombardement 1/91 "Gascogne" est créé, suivi par le GB 2/91 "Guyenne". Le "Guyenne" s'est installé sur la base aérienne d'Oran-La Sénia alors que le "Gascogne" s'implantait dans l'Est Algérien, à Bône Les Salines. http://avions-de-la-guerre-d-algerie.over-blog.com/article-26510100.html

 

 

1959, BOMBARDEMENT À BOUHAMZA

 

 

Par Lemnouer Khaled

 

 

Automne 1959. Nos troupes sont très éprouvées par le harcèlement continu de la fameuse et implacable « opération jumelles » qui vient de s’achever dans la région. Les hommes sont épuisés, et les provisions de nourriture aussi.

 

À la faveur de la période de la cueillette des olives, notre chef de secteur demande à la population d’essayer d’obtenir de la SAS une autorisation de deux semaines en soulignant que cette quinzaine est indispensable à la campagne de ramassage des fruits de l’olivier. Cette démarche permettra aux maquisards de se ravitailler plus ou moins en agissant de connivence avec leurs frères paysans. Les Autorités militaires voyant certainement là une circonstance opportune pour tendre un piège aux combattants algériens et liquider la résistance dans la région, a accordé sans difficulté son consentement aux petits cultivateurs. D’autant que les renseignements recueillis par la SAS auprès de renégats font état d’une probable visite dans le secteur d’officiers supérieurs de l’ALN.

 

Pendant les trois premiers jours, dans cette senteur spéciale des arrière-saisons, la cueillette des olives s’est déroulée sans problème. Les contacts entre moudjahidine et population se sont facilement établis jusqu’au matin suivant. Au lever du jour, les groupes de cueilleurs, composés majoritairement de cueilleuses et de leurs enfants, sont déjà à pied d’œuvre ; au milieu de la matinée, un grondement assourdissant se fait entendre et le ciel s’assombrit brusquement. Suspendant leur action, les travailleurs lèvent les yeux vers le firmament pour y déceler quelque nuage annonçant un orage.

 

Mais ce qu’ils voient les glacent d’effroi, et pris de panique, ils s’enfuient à qui mieux mieux en donnant l’alerte tout en protégeant de leurs corps ou de leurs bras les enfants apeurés ; courant dans tous les sens, ils cherchent désespérément un abri de fortune qu’ils trouvent aléatoirement derrière les oliviers chétifs.

 

Dans les airs, une noria de dix-huit avions de type B26 déversent sur les oliveraies des séries de six bombes qui explosent au contact du sol en creusant d’énormes trous et en déracinant les arbres qui volent comme des fétus de paille. L’agression dure plus de trois longues heures. Les quelques moudjahidine présents tentent de riposter avec leurs armes qui s’avèrent dérisoires devant les appareils hors d’atteinte volant rapidement à haute altitude. Les maquisards réussiront à sortir sains et saufs de cet enfer ; malheureusement, 175 civils trouveront la mort dans ce raid meurtrier.

 

Mémoires d'un Maquisard Algérien

 

 
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