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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Mali : "Ont-ils quelque chose à cacher?"

 

Bigbrowser écrit ce matin : « Les journalistes français et étrangers au Mali se retrouvent dans l'impossibilité de couvrir convenablement cette guerre. Et le doute s'installe ». Comment éviter de sefaire manipuler à nouveau, comment tenter d'informer dans un climat de contrôle permanent et de tension ?

 

 

 

 

 

 

 

Guerre du Golfe III-

 

Au Mali, les journalistes frustrés par l’attitude des militaires

 

 

 

Par Bigbrowser, 17 janvier 2013

 

 

 

Depuis le début de l'opération militaire française au Mali, les comparaisons négatives avec l'opération "Tempête du désert", nom de code de la première guerre du Golfe, se multiplient. Encadrement strict des médias par les militaires, langue de bois et interdiction totale de se rendre dans les zones de combat... les journalistes français et étrangers au Mali se retrouvent dans l'impossibilité de couvrir convenablement cette guerre. Et le doute s'installe. Si les militaires bloquent tous les accès, peut-être ont-ils quelque chose à cacher ?

 

 

 

Jean-Paul Mari du Nouvel Observateur raconte:

 

 

 

Chaque soir, la même scène dans le hall de l’hôtel à Bamako. Les équipes de reporters, télé, photos, radios, écrit, reviennent, frustrées et furieuses : on ne passe pas. Tous ceux qui grimpent vers le nord se heurtent à des barrages de police et de l’armée. Et se font arrêter et refouler.

 

 

 

Les militaires maliens empêchent toujours l'accès aux villes de Mopti et Sévaré, où les premiers combats ont eu lieu. (Voir notre carte des opérations militaires en cours au Mali). Officiellement pour des raisons de sécurité, les autorités maliennes n'autorisent pas les envoyés spéciaux à se rendre au-delà de Ségou, au nord, à une centaine de kilomètres de Bamako.

 

 

 

"Quant on sait le rôle de la France aujourd’hui, ici, on imagine mal que cela puisse se faire contre sa volonté. Résultat : une guerre sans images, sans bilan et surtout sans information contradictoire sur le terrain. Une guerre sans faits", déplore Jean-Paul Mari, qui a tenu à rendre publique sa frustation dans un article paru mercredi sur le site du Nouvel Obs.

 

 

 

 

 

"Il s’agit bien d’une guerre"

 

 

 

 

 

Sylvain Cherkaoui, un photographe sur place pour Le Monde, fait partie de la quinzaine de photographes et cameramen présents à Bamako. "Nous sommes tous dans les starting-blocks", dit-il. Comme ses confrères de l'AFP et de Reuters, il a été autorisé lundi à prendre des images de la base aérienne. Une possibilité aujourd'hui terminée : "On nous a expliqué que les normes avaient changé." Dans l'attente de pouvoir se rendre dans le nord, Sylvain Cherkaoui avoue sa "frustration" et s'interroge sur les raisons de l'interdiction. "Même si certaines zones sont sans doute encore dangereuses, est-ce qu'il y a des choses à cacher ?"

 

 

 

Ceux qui tentent tout de même de se rendre dans la "zone interdite" sont très vite arrêtés. "Des journalistes de France 24 ont été bloqués par les autorités maliennes dans la ville de Sévaré alors qu’ils tentaient de rejoindre les terrains d’opération par leurs propres moyens", rapporte Reporters sans frontières (RSF), qui "appelle les autorités maliennes et françaises à autoriser les journalistes à couvrir librement les opérations militaires. Le public ne peut se satisfaire des informations et images récoltées sous contrôle militaire ou directement transmises par l’armée".

 

 

 

Jean-Paul Mari reconnaît qu'en plus du danger inhérent au champ de bataille, il existe "un problème de sécurité", notamment le risque d'enlèvement. La prise d'otages massive en Algérie par des djihadistes prouve, s'il fallait encore le rappeler, que les Occidentaux sont devenus des cibles privilégiées. "Mais, poursuit-il... il s’agit bien d’une guerre. Et comme on a fini par renoncer à la fable du zéro mort chez les soldats, il faut renoncer à celle du zéro risque chez les reporters".

 

 

 

"Peut-être faut-il reconnaître à ceux qui font ce métier depuis cinq, dix, vingt, trente ans une certaine capacité à ne pas faire n’importe quoi. Une responsabilité, voire une compétence dans l’exercice de leur métier. Sans lui demander l’impossible, la capacité à s’approcher du feu sans jamais se brûler. Les risques du métier, ni plus, ni moins. Il est encore temps. Qu’on laisse travailler les reporters. Tous médias confondus. Sans se sentir obligé de les materner. Et sans se sentir dans l’obligation de les tenir au plus loin des lieux de l’action ? En un mot, qu’on laisse les médias faire leur travail. Normalement".

 

 

 

bigbrowser.blog.lemonde

 

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