"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
29 Mai 2012
Nous avons à de nombreuses occasions mis le doigt sur la suprême indifférence du gouvernement, ainsi que des assemblées nationales et locales, à l’égard du patrimoine archéologique plus ou moins lointain de notre pays. "L’Algérie est gouvernée par des incultes" avons-nous titré un de ces articles. Des sites continuent d’être livrés à l’abandon ou au saccage, qui aurait atteint un degré plus désastreux sans la vigilance des archéologues et des quelques conservateurs qui travaillent sur le terrain, avec le soutien des bonnes volontés.
Sétif : Homo Habilis vous interpelle
Par Nabil Foufi
Homo Habilis et Homo Sapiens sont passés par là ! Non loin de Sétif, à 30 Km seulement. C’est un endroit inconnu par la majorité des Algériens mais célèbre chez les spécialistes de l’histoire à travers le monde. Ce haut lieu des toutes premières civilisations humaines se trouve à présent à l’état d’abandon.
Découvert en 1947, ce site est connu sous le nom de Ain Lahneche, commune Guetla Zarga (Daira d’El Eulma). C’est un sujet qui passionne le professeur Sahnouni enseignant aux USA et qui y revient régulièrement pour ses travaux ou pour encadrer des étudiants et des chercheurs du monde entier. Cette équipe a mis en évidence des anciens outils en pierres taillées utilisés à l’époque par Homo Habilis.
Ain Lahnache est mondialement connu pour avoir abrité l’une des premières espèces humaines du monde. C’est un site préhistorique d’une richesse exceptionnelle puisqu’on fixe son existence à 1,8 millions d’années. Il apparait donc comme étant le premier en Afrique du Nord et le second dans monde après celui de la Tanzanie (2,4 millions d’années).
Une vidéo (voir ci-dessous) a été mise en ligne sur Youtube par des citoyens membres d’une association pour dénoncer l’état de dégradation de ce site archéologique face à l’immobilisme affiché par les services de la conservation. Selon cette vidéo, l’endroit est envahi par les constructions et des routes anarchiques.
La même situation est vécue par les vestiges romano-byzantines, juste en face de CHU de Sétif. Quand réveillerons-nous pour la sauvegarde de notre patrimoine en déperdition ?
Nabil Foufi, 28 mai 2012. Setif-info