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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Sonatrach : Les voies obliques de la prédation

Par Saoudi Abdelaziz, 26 février 2013

Il a repris du service hier, à l’occasion du Forum du journal Liberté. Des révélations nouvelles sur Sonatrach?  M. Attar l’ancien PDG est au dessus de ces choses-là. Selon le compte rendu de Farid Abdeladim, « Il s’est dit “désolé et attristé” du scandale secouant son ancienne entreprise. Il a laissé entendre, en effet, que “cela doit être douloureux” pour les gens de Sonatrach encore en exercice. “Avec ce qui vient de se passer, les cadres ne doivent certainement pas se sentir tranquilles pendant l’exercice de leur métier, encore moins pour prendre des initiatives”, estime-t-il.

Il a expliqué l’origine du mal : « Le phénomène de la corruption s’expliquerait par deux raisons essentielles : l’abondance de l’argent et la centralisation des décisions », (…) « D’après lui, cette centralisation a permis automatiquement l’émergence de plusieurs intermédiaires entre les responsables hiérarchiques de l’entreprise et ceux du ministère (de l’Énergie et des Mines). Ce qui, dit-il, encourage indirectement les actes de corruption. “Plus il y a des intermédiaires, plus la corruption est encouragée”

 Des intermédiaire parasites! Voilà le secret. Par son équation, M. Attar semble énoncer une évidence : tout Algérien peut en effet donner un exemple d’intermédiaire véreux.

Sauf que cette évidence, appliquée aux milliards de dollars de commissions pompées sur nos devises, sert à cacher la réalité nodale qui permet la corruption : le choix des partenaires principaux et l’attribution des marchés échappent au processus de décisions hiérarchique vertical et centralisé-et donc traçable, contrôlable.

Le choix du partenaire de Sonatrach et la fixation de la commission qu’on lui demande échappe aussi à Bedjaoui. Ce jeune "intermédiaire" bien de sa personne n’est qu’un rouage utilisé dans le cycle de la prédation. Soyons sérieux ! Ce n’est  certainement pas cet intermédiaire bien en cour qui possède en propre les centaines de millions de dollars qu’il a placé dans les paradis fiscaux.

Parions que pendant que les blogs s'agitent, beaucoup d'énergie est actuellement dépensée pour mettre à l'abri le pactole et pour éviter que le neveu ne crache le morceau!

 Sonatrach comme ailleurs, Le processus vertical normal de décision est court-circuité par des voies obliques, dont l’origine se situe hors du champ du fonctionnement normal des institutions. Les « interventions » pour accorder le marché à un partenaire sont toujours obliques et sans traces écrites.

 Il y a centralisation de la décision. Quelque part. A ce niveau on ne peut pas parler de corruption, car le mot qui convient le mieux est celui de prédation, qui est le pouvoir pris par les plus forts de prendre les parts du lion. Cette prédation n'est pas sauvage. Comme le capitalisme dont elle est une version hard, en Algérie la prédation est organisée, non sans heurts et réglements de comptes, dans le cadre d’un rapport de force entre les clans.

Jusqu’ici, le DRS a été chargé de "modérer" ces luttes de clans, de gérer les équilibres, de protéger les puissants... tout en veillant à la "sauvegarde de la Nation". Vaste problème. La lettre de Hocine Malti a mis le doigt sur ce nœud gordien lorsqu’il demande au chef du DRS d’abandonner ce rôle de "modérateur" de la prédation qu’on a attribué à cette institution de l'Etat, rôle qui est la négation de toute idée de Constitution, actuelle ou à venir.

 Source : Forum de Liberté

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