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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Comment privatiser en Algérie : qui veut noyer son chien l'accuse de la rage

Tipaza, fleuron convoité. Photo DR

Tipaza, fleuron convoité. Photo DR

La récente nomination à la tête des hôtels de Tipaza d'un pdg complétement étranger au tourisme hôtelier vient d'être annulée. Bonne nouvelle de début d'année.

Les hôtels du secteur public figurent parmi les priorités privatisables définies dès juin 2017 par Ouyahia, avant même sa nomination comme Premier ministre. L'invention du PPP sert à cela. "On ne sait pas gérer donc on privatise", expliquait le carriériste de l'équipe Sidi Saïd qui dirige la fédération UGTA du tourisme.(Lire : La centrale UGTA lâche les entreprises publiques)

Tout faire pour aggraver la situation?

Pour faire admettre l'urgence de la privatisation des fleurons hôteliers de tourisme, Il faut couper court à la dynamique de redressement engagée par la nouvelle direction du groupe public HTT qui coiffe leur gestion. Il faut même susciter de la mauvaise gestion supplémentaire , car qui veut noyer son chien l'accuse de la rage. La technique avait été utilisé pour couler le complexe sidérurgique d'El Hadjar : nommer des dirigeants qui ne savent rien de la profession.

A la tête de fleurons l'EGTT de Tipaza on a par exemple nommé un ancien gestionnaire de Cous de Sidi Bel Abbès. Le résultat prévisible c'est de couper court au travail de redressement engagé par son prédécesseur, un professionnel confirmé nommé la saison précédente.

Notre blog s'est fait l'écho de ces décisions scandaleuses révélées par des reporters algériens. On avait assisté à "une véritable purge" selon l'expression utilisée par  le journaliste Kamel Benelkadi qui s'interrogeait il y moins d'un mois dans El Watan :

"Hassen Mermouri, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, aurait proposé ces nominations alors que ce sont les prérogatives de Lazhar Bounafa, président du groupe HTT. Le ministre a-t-il agi seul? A-t-il eu l’accord des services du Premier ministre ? Comment expliquer ce changement à large échelle et surtout la mise à l’écart, pour ne pas dire l’expulsion planifiée des anciens du secteur d’un seul coup?"(...)

"Tous les anciens du secteur qui cumulaient souvent 40 à 50 ans d’expérience ont été systématiquement écartés et remplacés par d’autres qui n’ont aucune relation avec l’hôtellerie, encore moins avec le tourisme. L’Ecole nationale supérieure de tourisme (ENST) est désormais gérée par l’ex-chef de service de l’Ansej de Batna. Même chose pour l’Entreprise de gestion touristique de Tipasa (EGTT). Ouyahia Hamou, un professionnel du secteur, a eu juste le temps d’une saison estivale pour apprécier son poste de DG avant d’être remplacé par un ex-responsable du Cous de Sidi Bel Abbès. A l’EGT de Tamanrasset, une source généralement bien informée nous a confié que le poste a été attribué à «un parent du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, ex-mécanicien et chef de service à Sonelgaz et détaché à l’APC». Azur Plage a aussi un nouveau directeur ! Et ce n’est pas fini, puisqu’il y aura d’autres nominations dans les prochains jours."

Le redressement enfin?

"Trois petits tours et puis s’en vont, ou la valse des directeurs généraux" titre ce matin le quotidien Reporters. Seddiki Djamila écrit :  L’ex-nouveau DG, Kelkoul Yahia, un directeur du COUS de Sidi Bel Abbès, installé il y a, à peine, une semaine, est déjà parti en même temps que tous les responsables qui ont été nommés dernièrement dans le secteur du tourisme, des nominations qui avaient été fortement décriées et qui ne semblaient pas du goût de tous et encore moins de ceux qui appellent à un redressement du secteur et une reprise de l’activité touristique".(...)

"L’instabilité dans cette entreprise publique n’est pas sans avoir des répercussions sur son fonctionnement et sur l’opération de réhabilitation et de modernisation qui devait s’achever en février au niveau du complexe Tipasa Village (ex-CET)" écrit ce matin Seddiki Djamila citée plus haut. Elle ajoute : "Et les responsables de l’entreprise portugaise chargée du projet vont se réjouir de ne pas avoir d’interlocuteur pour leur demander des comptes sur le retard. En octobre dernier, le DG Ouyahia Hamou avait menacé ACA de lui résilier le contrat ce qui les a poussés à renégocier le contrat avec la signature d’un avenant dans lequel elle s’engage à prendre en charge l’équipement des villas et à achever tous les travaux en février ce qui est, malheureusement, loin d’être le cas. Lors d’une visite effectuée, hier, au niveau du complexe Tipasa Village, nous avons constaté que les travaux sont loin d’être terminés, puisque toutes les villas des zones des pins, D et C, sont au stade de l’installation de l’équipement de plomberie, climatiseurs et autres… tandis que les travaux de VRD sont à peine entamés… 

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