13 Janvier 2013
Curieuse initiative aujourd’hui. Des gens vont se réunir à l’heure où j’écris cette note, pour créer un « Front national pour la décennie noire contre l’oubli ».
On peut lire dans El Watan les motivations des initiateurs : «la concorde ne se décrète pas par le seul usage répété de mesures de grâce et d’amnistie. Il faut donc savoir se remettre en cause, refuser tous les travestissements et l’amnésie. La situation dans notre pays, à nos frontières et dans le Monde arabe nous rappelle que le devoir de mémoire est un devoir de vigilance. La confiscation de la victoire de la société, des gardes communaux, des patriotes, des policiers, des militaires et des GLD qui se sont dressés pour défendre la République».
On a compris : c’est une initiative des anciens « éradicateurs » pour perpétuer le souvenir de leur « victoire » dans cette fitna qui a opposés les Algériens, avec à son actif une centaine de milliers de morts.
On devrait plutôt proposer un front national des familles et proches de « toutes » les victimes, et avant tout de celles qui n’ont pas porté les armes de la fitna, pour rechercher ensemble la vérité sur ce qui s’est passé. Et notamment comment de l’intérieur et de l’extérieur des institutions, des forces ont organisé l’escalade. Poussant au combat les Algériens idéologiques comme fait dans les batailles de moutons, en titillant à l’endroit sensible.
S. A., 13 janvier 2013