Dans les années 90, des vagues successives de refugiés, fuyant les affrontements entre les forces de sécurité et les patriotes d’un côté, les groupes de l’AIS et du GIA de l’autre, ont fuit les
régions isolées des Babors, pour se refugier à Jijel, d’abord dans les locaux désaffectés et les garages, puis à l’est de la ville où de nombreux bidonvilles sont apparus.
Des milliers de nouveaux Jijéliens y sont nés ou y ont grandi. Aujourd’hui, ce sont des citoyens à part entière de la ville de Jijel, disposant des mêmes droits que les autres Jijéliens.
Les conditions de vie d’un bidonville sont toujours épouvantables, faute d’équipements collectifs, de canalisation d’eau potable notamment. De
nombreuses familles ont été recasées dans des logements décents, depuis le milieu des années 80.
Dans le bidonville de Harattene, où vivent près de trois cents familles, trois cent cas de typhoïde s’étaient déclarés en avril 2009, ce qui avait convaincu les autorités de l’urgence de
logements décents, pour ces familles victimes de la fitna. Au nom du gouvernement, le ministre de la santé s’était engagé auprès des familles. Le recasement est promis pour le début de
2011.
Depuis, las d’attendre, elles ont assiégé à plusieurs reprises la daïra de Jijel. Dimanche dernier, les habitants ont remis ça. On leur promet un relogement dans deux mois. Mais cet engagement
n’a rien d’officiel. Les autorités multiplient les chicaneries bureaucratiques. On essaie d’opposer les «Jijéliens de longue date» aux «nouveaux venus» de Harratene qu’il faut recaser «dans leur
douar d’origine». Honteux !