24 Avril 2015
"Trop, c’est trop !" concluait avant-hier François Leclerc dans son article Pouvoir et bouts de ficelles:
"Le premier ministre Manuel Valls est intervenu pour annoncer que pas moins de cinq attentats avaient été déjoués en France. Suggestion : pourquoi ne pas imposer une mission de service public aux radios et télévisions en faisant suivre le bulletin météo du décompte des attentats qui n’ont pas eu lieu ? Afin de conditionner l’opinion en jouant sur la peur, le premier ministre qui défend une loi sur le renseignement que le monde entier nous jalouse en est à utiliser des évènements présumés. Trop, c’est trop !"
"Attentats: la petite musique du pouvoir", titrait le lendemain Mediapart sur un article Lénaïg Bredoux et Mathieu Magnaudeix:
"L'attentat déjoué de Villejuif, où deux églises semblaient visées, est une nouvelle occasion pour le gouvernement de souligner qu'un attentat peut se produire à tout instant. Une stratégie de communication qui permet aussi de justifier son agenda sécuritaire, Un attentat déjoué justifie le vote de la loi renseignement : c’est le message que répète l’exécutif depuis mercredi 22 avril, et l’annonce de l’arrestation d’un étudiant en informatique, meurtrier présumé d’Aurélie Châtelain, une jeune femme de 33 ans. Mais aussi soupçonné d’avoir préparé l’attaque de deux églises catholiques. Depuis les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher de la porte de Vincennes, le gouvernement a opté pour une stratégie claire. Il répète que la France est confrontée à des menaces inédites et laisse entendre qu’un attentat peut se produire à chaque instant. Un récit martial, martelé par un pouvoir socialiste, qui déclencherait sans doute les cris d’orfraie de la gauche si elle était dans l’opposition".