19 Juillet 2016
La purge immédiate et radicale a commencé dans l’armée, la justice, la police et la bureaucratie. Le président Erdogan a fait arrêter son plus proche conseiller militaire, le colonel Ali Yazici, ainsi que le général Mehmet Disli et le commandant de la base aérienne d’Incirlik, le général Bekir Ercan Van. Au total, 36 généraux seraient détenus. Des milliers de militaires, un tiers des juges et des procureurs, 30 préfets, 46 sous-préfets, 8 000 agents de police ont été limogés, interrogés, placés en garde à vue. L'agence de presse progouvernementale turque Anadolu rapporte en outre ce lundi que des mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de 2 745 juges et procureurs dans toute la Turquie. Près de 9 000 fonctionnaires du ministère de l’intérieur ont également été limogés (Agences).
« Un coup d’Etat a ses règles" énonce Mohamed Khalfaoui, officier du DRS à la retraite dans Le Soir d’Algérie. Il explique : L’adhésion des forces de sécurité de manière générale, de la classe politique et des élites du pays sont les conditions de réussite du renversement du régime. L’état de déliquescence du pouvoir en place et les difficultés supportées par les masses laborieuses justifient et renforcent la crédibilité de l’acte. L’opération doit nécessairement commencer par la neutralisation du président et cette négligence fut fatale aux conjurés. Sous cet angle, les putschistes turcs apparaissent comme des amateurs pas comme une alternative salutaire.Des coups d’Etat qui répondent à un état d’esprit ou à des considérations subjectives se sont tous conclus par des dégâts avant d’échouer lamentablement.