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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Le rôle social de l’Etat en recul en Algérie

Photo DR

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Par Zhor Hadjam, 12 juillet 2018

La Commission de l’Union africaine (UA) souligne dans son premier rapport économique consacré au continent, publié hier, que l’Algérie avait presque éliminé l’extrême pauvreté grâce aux programmes sociaux et le retour progressif à la sécurité, mais la forte baisse des prix du pétrole depuis 2015 a mis à mal la capacité de redistribution sociale de l’Etat, ce qui a fait basculer 4 millions de personnes, soit 10% de la population, dans la précarité.

Une frange qui risque de passer sous le seuil national de pauvreté, prévient, en outre, le rapport qui reprend les chiffres de la Banque mondiale.

Intitulé «Dynamiques du développement en Afrique» en 2018, le rapport, réalisé à l’initiative du département des Affaires économiques de la Commission de l’UA avec l’appui de l’OCDE, s’intéresse au thème «Croissance, emploi et inégalités», soulignant que «si l’extrême pauvreté a bien reculé, en Afrique, elle touche toujours 35% d’Africains, soit 395 millions de personnes de trop».

Pour les rédacteurs du rapport, «les multiples inégalités d’accès aux opportunités économiques et sociales, en particulier pour les jeunes et les femmes, sont telles, qu’elles entravent l’efficacité des politiques publiques et la cohésion sociale». Pour le cas de l’Algérie, la Banque mondiale avait notamment indiqué, dans un rapport publié en avril 2018, que «la montée du chômage compromet la réduction de la pauvreté».

Soulignant que «les disparités régionales sont toujours importantes, certaines régions affichant des taux de chômage représentant le double (Sahara) ou le triple (steppe) du taux national, la Banque mondiale estime que selon les données officielles de 2011, le taux national de pauvreté serait de 5,5%, et seulement 0,5% de la population vivrait dans des conditions d’extrême pauvreté».

Des calculs qui reposent «sur un seuil de pauvreté qui se chiffre à 3,57 dollars par jour pour les zones urbaines et à 3,18 pour les zones rurales, ce qui pourrait sembler faible pour un pays à revenu intermédiaire (tranche supérieure)», selon la Banque mondiale. Pour celle-ci, «le taux de croissance du PIB devrait s’établir à 3,5% et le taux d’inflation à 7,5% en 2018.

Il sera toutefois difficile pour le taux de croissance du PIB de dépasser le seuil de 2% sur la période 2019-2020, ce qui représente une progression anémique pour un pays à revenu intermédiaire comptant une très forte proportion de jeunes», note encore la Banque mondiale. La BM rappelle en outre que «le taux de chômage a augmenté de près de 1,2%, en raison de la croissance léthargique du secteur hors hydrocarbures

Il était de 11,7% en septembre 2017, soit un niveau plus élevé que celui de 10,5% enregistré en septembre 2016. Le chômage est particulièrement important parmi les personnes instruites, les jeunes et les femmes», peut-on lire encore dans le rapport.

A l’échelle de l’Afrique du Nord, le rapport de la Commission de l’UA, cité ci-dessus, souligne que les inégalités d’opportunité se résorbent sous l’effet des politiques publiques. «Au-delà des inégalités de revenu persistantes, les inégalités d’opportunité peuvent exister au sein des pays et entre les pays, liées aux divergences dans l’accès aux biens sociaux (éducation, santé, conditions de vie décentes et technologie).

Les inégalités d’opportunité sont a priori corrélées aux inégalités de revenu, car seuls les ménages les plus aisés peuvent se procurer les biens sociaux», souligne la Commission de l’UA, qui note toutefois que «les interventions publiques dans les secteurs sociaux (éducation, santé, assainissement) peuvent réduire les inégalités d’opportunité, atténuer les effets adverses, malgré la persistance des inégalités de revenu».

Le rapport indique par ailleurs, qu’à l’exception de la Mauritanie, la dynamique des économies d’Afrique du Nord sur les 25 dernières années laisse néanmoins apparaître un progrès notoire en termes de PIB par habitant. «En Tunisie, en Algérie et au Maroc, le niveau de revenu par tête a augmenté de plus de 50% entre 1990 et 2015.

L’évolution de l’Egypte, en revanche, s’avère légèrement plus lente, compte tenu de la forte pression démographique. Le niveau de revenu y a augmenté d’environ 1100 dollars en moyenne entre 1990 et 2015, contre 1200 dollars en Algérie, 1500 au Maroc et 1900 en Tunisie.

Source : El Watan

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