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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Le hirak a déjà fait un heureux : le milliardaire Rebrab.

Rebrab parmi les manifestants. Photo DR

Rebrab parmi les manifestants. Photo DR

Deux faits significatifs hier. Un détachement de la police politique a violé spectaculairement les franchises universitaires et tenté d'enlever un étudiant. Au même moment, en toute légalité, l'oligarque Rebrab été l'invité de la Gendarmerie pour expliquer "le blocage du système" dont le groupe Cevital est victime.

Après le succès du milliardaire, sur quels critères les millions de marcheurs, vont-ils considérer qu'ils ont obtenu satisfaction?

Comment le savoir?

Pour les médias, à quoi bon chercher dans la masse épaisse du hirak des personnalités  susceptibles d'exprimer l'intelligence collective de ces millions de marcheurs? A quoi bon puisqu'ils ont sous la main des beaux parleurs, candidats porte-parole, qui s'alignent devant les micros, les caméras et les stylos?

Des politiciens qui ont été cantonnés par générations successives sur les marges du système semblent trouver dans le Hirak une sorte de champs d'action pour concrétiser enfin leurs compétences refoulées. Ayant rejoint les uns après les autres le mouvement, ils se poussent du coude. Les médias se disputent ces visages connus, qui disent ce que le hirak veut

Plus proches des rangs du mouvement, des avocats, des médecins, des intellectuels relèvent "l'absence de programme", "de direction politique". En petits groupes ou individuellement, ils proposent leurs services pour organiser le Hirak, le "politiser", lui faire désigner des "représentants" pour négocier la transition...

Absence de programme? Le mouvement citoyen veut que soit adoptée des règles préventives concrètes pour bannir l'utilisation de l'Etat au profit de castes et autres clans de privilégiés.

Il y a deux mois, les Algériens sachant que le maintien de Bouteflika est un des moyens pour organiser la poursuite de cette prédation, avaient évalué la situation et saisi la faille du système. Ils ont considéré que des changements profonds sont venus à maturité. Le Hirak algérien est le fruit de cet instinct social qui a choisi le mois de février pour se mettre en mouvement, sans direction ni encadrement préalable. Ce qui s'est exprimé dans cette initiative historique c'est cette intelligence anonyme qui fait de nous, sur la longue durée, un peuple honorable.

Cette philosophie du mouvement est en train d'essaimer dans la société. Par le bas.

 

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