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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Transition énergétique : le Pr Chitour s’exprime sur le gaz de schiste et le projet Désertec abandonné par l’Algérie

Par Abbès Mouats, 14 septembre 2020

Le ministre de la Transition Énergétique et des énergies renouvelables, Chems Eddine Chitour, a apporté nombre de précisions dans l’émission « LSA Direct » du Soir d’Algérie, dimanche, sur le projet d’exploitation controversé du gaz de schiste en Algérie et le projet Désertec abandonné par l’Algérie.

Photo DR

« Il faut être honnête. Nous avons un désert de 2 millions de km2, une nappe phréatique de 45 000 milliards de M3 d’eau douce, une faune, une flore et des gens qui sont là depuis la nuit des temps », a indiqué le ministre relevant que le Sahara algérien « a été « un peu abîmé par le passé par les essais nucléaires et bactériologiques de la France, et nous voulons l’abîmer encore par une technologie qui n’est pas encore mature pour l’exploitation du gaz de schiste ».

Il a estimé à ce sujet que « pour faire un forage, au début il fallait 2000 produits chimiques, maintenant, ils sont arrivés à une cinquantaine de produits, plus dangereux les uns que les autres », a expliqué le Professeur Chitour, en ajoutant que le forage d’un seul puits de gaz de schiste nécessite 15 000 M3 d’eau douce et non salée car cette dernière va détériorer les canalisations. « Nous n’avons pas la technologie nécessaire ».

 Le ministre qui a révélé que des essais ont été faits par la compagnie américaine, Halliburton et « ont montré que le périmètre était de 27 000 milliards de mètres cubes », a indiqué « la technologie (en matière d’exploitation de ce gaz) n’est pas mature, et si elle n’est pas mature, ce serait très risqué ».

Sur les énergies renouvelables, le ministre a rappelé  que l’Algérie disposait de « l’un des plus grands gisements solaires au monde » avec « près de 3000 KW par mètre carré et par an ». Selon lui, « un algérien consomme l’équivalent de 1500 kilowattheure par an. Un mètre carré de soleil au Sud, peut nourrir énergétiquement parlant deux personnes ». Il a ajouté que « le kilowattheure solaire actuel est moins cher que le kilowattheure thermique. Cela veut dire que ce serait dommage de continuer à brûler du gaz naturel, alors que nous pouvons faire autrement et laisser un viatique aux générations futures, mais ce n’est pas encore évident de le faire ».

Dans ce cadre, il a expliqué que « nous avons actuellement 340 MW de solaire et 10 MG d’éolien. Les modèles que nous sommes en train de faire, disent qu’il faut au minimum avoir 10 000 à 12 000 MW de renouvelable en 2030. C’est une cadence d’environ 1000 MW par an. Les 12 000 MW de renouvelable, vont nous permettre de gagner en une année, 18 milliards de mètres cubes de gaz ».

Affirmant que « l’Algérie ne vas pas débourser », il a expliqué : « Je ne vais pas dépenser en allant rapidement vers le solaire. Je vais construire du solaire, et celui qui me construira, je le paie avec le gaz naturel que je n’aurais pas utilisé».

Pour le ministre, « si on veut réussir le plan solaire, les modèles montrent que si on veut laisser la moitié de ce qui existe aux générations futures, il faut faire un modèle à 50% renouvelable. Cela veut dire, tant de centrales solaires, tant de centrales éoliennes, tant de géothermie…».

A propos du projet Desertec, il a confié qu’il ne connaissait pas  « les raisons » de son abandon par l’Algérie et dont l’annonce a été faite récemment, par le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.

« Je ne dis pas que Desertec ne vaut rien. Par contre, je peux avoir un jugement de valeur sur ce que peut apporter Desertec à l’Algérie, mais pas à la compétence intrinsèque Desertec qui est indiscutable, de mon point de vue», a indiqué le Pr Chitour.

« Ce que je crois savoir c’est que Desertec avait l’ambition de produire de l’électricité pour l’Europe. Le problème c’est que les premières évaluations avaient parlé de 400 milliards de dollars. Il semble que le Desertec initial et historique a changé de statut », a-t-il ajouté.

Source : lapatrienews.com

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