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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

CONSTANTINE-Quand les adultes protègent l’enfant …

 

 

 

(…) Les enfants qui emplissaient les rues de la nouvelle ville Ali Mendjeli, et de toutes les villes du pays, ont brusquement disparu du décor presque dans un acte concerté. « La ville sans enfants », répètent avec stupeur les habitants et les visiteurs de passage à la nouvelle ville Ali Mendjeli. « C'est le cas de le dire pour toutes les régions du territoire, partout les enfants se terrent chez eux », le soulignait, hier, un Skikdi de passage dans cette localité ébranlée par le double assassinat commis contre les enfants Boudaïra Haroun et Hachichi Brahim. Dans les rares cas où l'on aperçoit un enfant, il est automatiquement retenu à la main par une personne adulte. La peur se traduit dans ce geste « protecteur », pas question de perdre de vue les enfants pour un instant, même lorsque la mère ou le père est occupé à payer le marchand de légumes, c'est l'enfant qui s'agrippe à la veste de son accompagnateur, a-t-on pu constater de visu. Le degré de méfiance a atteint son summum, on nage en plein dans la psychose de l'enlèvement des enfants.

Le lendemain de la découverte macabre mardi dernier, peu d'écoliers ont rejoint les classes de cours, une dizaine d'élèves en moyenne par classe ont répondu « présents » à l'appel des enseignants, selon plusieurs témoignages de directeurs et d'enseignants de la nouvelle ville Ali Mendjeli. « Des parents attroupés devant les écoles à la sortie des élèves, cela faisait partie du décor ambiant depuis des mois, mais un tel regroupement massif des parents en attente de leurs chérubins, c'est du jamais vu », commentait la situation une mère de famille habituée à la corvée du va-et-vient avec son fils depuis la rentrée scolaire. Des pères de famille pestaient contre ce climat d'insécurité qui envenime leur existence et perturbe leur travail. « Je ne sais plus où donner de la tête, je pense sérieusement à prendre un congé pour pouvoir accompagner mes deux enfants à l'école, car leur mère qui a l'habitude de le faire se trouve malade ces jours-ci », se lamente un père de famille. Même si les enlèvements sont signalés loin des établissements scolaires, on ne peut plus prendre le risque de laisser sa progéniture rejoindre l'école sans accompagnateur.(...)

 

Extraits du reportage de A. Zerzouri, 16 mars 2013. Le Quotidien d’Oran.

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