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Le blog de algerie-infos

"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)

Crise en France : "Indépendant précaires" et "travailleurs hyperprécaires"

 

Deux nouvelles catégories sur le marché du travail

 

(…) Mais les vrais effets de la crise, ajoutent-ils, se situent ailleurs que dans la statistique du chômage, à travers l'apparition de deux nouvelles catégories sur le marché du travail.

 

D'abord, celle des "indépendants précaires" - auto-entrepreneurs, chômeurs incités à créer leur propre activité, ex-salariés "externalisés" -, dont le nombre (hors salariés exerçant une activité indépendante pour compléter leurs revenus) a gonflé de 300 000 depuis le début de la crise.

 

Or, cette population est caractérisée, faute d'un chiffre d'affaires suffisant et pérenne, par la faiblesse de son revenu. Tout comme l'autre catégorie, celle des "hyperprécaires" : en 2011, neuf millions de contrats de travail avaient une durée inférieure à une semaine.

 

Lorsque l'Etat-providence s'est mis à son tour à couper dans ses dépenses, à ce moins de revenu s'est ajouté le moins de prestations sociales, le moins de services publics, le moins de perspectives d'en sortir. Le "taux de renoncement aux soins pour des raisons financières", proche de 12 % en 2002, monte régulièrement depuis : il atteignait déjà 17 % en 2008, 27 % chez les chômeurs.

 

Entre 2000 et 2009, la proportion d'élèves de 15 ans en échec scolaire est passée de 15 % à 20 %, le chiffre de 150 000 jeunes sortant de l'école sans qualification ne diminue plus depuis des années.

 

 

Ce délitement du capital social n'a pas la brutalité des années 1930, mais elle conduit au même résultat, ici comme ailleurs, aujourd'hui comme alors. Paris et Berlin ont certes empêché le référendum grec mais, du moins jusqu'à nouvel ordre, les échéances électorales sont inévitables.

 

Qu'elles soient l'occasion de mesurer la combustion de la mèche lente de la nouvelle Grande Dépression ne devrait guère surprendre. Qu'elles incitent à fixer de nouvelles priorités aux politiques menées n'est pas forcément une mauvaise chose. C'est même à cela qu'elles servent.

 

Antoine Reverchon, 30 avril 2012.

Texte Intégral : Le Monde l’économie

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