25 Novembre 2013
Le 10 octobre dernier El Guellil écrivait : "C'est très simple, c'est un ministère de la guemna qui manque au pays. La guemna, c'est le bon sens, la sagesse. Car mieux vaut sagesse que richesse". Quinze jours après, il récidive dans sa recherche de "l'organismation", mais en mettant la barre plus bas :"Dans notre pays, il manque le ministère des ministères. Celui qui chapeaute tous les potes".
La semaine
Par El-Guellil, 25 novembre 2013
Entre toutes les semaines de dégoût, il se trouve une simana du goût. Pendant quelques jours, entreprises et entrepreneurs se rassemblent pour draguer notre
palais. Du fromage au miel, du zitoune aux laitages
tout
s'expose. La semaine du goût. En ces temps
de dégoût, une manifestation pareille est la bienvenue, quoique, plus que le palais, ce sont les porte-monnaie qui sont sollicités, et les ménagères mergou.
Car, avant la semaine du goût, d'autres manifestations sebgou. Fini le temps où les produits essentiels étaient subventionnés, le temps où l'on pouvait se permettre de stocker. Ces beaux jours,
dergou. Finis liyam du socialisme scientifique, spécifique, elli fique yekfique. Les enfants ne croient plus en tergou. Ni el ghoula, d'ailleurs.
Moulana nous a gâtés. Pendant une semaine, la pluie n'a cessé de tomber, au grand bonheur de l'agriculteur, au grand malheur des «sans toit», au grand bonheur des services de l'Hydraulique, au grand malheur des occupants d'immeubles menaçant ruine. Après la chaleureuse semaine du goût, ce fut, donc, une semaine d'égouts. La pluie a débusqué toutes les tares de la ville. Il ne se trouvait pas une ruelle, un boulevard, une avenue ou une périphérie qui n'eussent été inondés. Des mares, des «yana marre», des flaques, des bouchons, des routes impraticables, déroute, déviations, travaux tramway. Tout ça à cause de regards bouchés et de responsables qui ne voient pas loin. Si, à tout le personnel affecté au badigeonnage des trottoirs en été, il a été donné l'ordre de nettoyer les égouts, on ne serait pas arrivé à se noyer dans des opérations ponctuelles et coûteuses, dès que le ciel se met à pleurer la compétence.
En attendant, on organisera des journées sur l'environnement, des colloques sur la gestion de la ville, des semaines du patrimoine, des semaines bien «smènes», beaucoup d'argent, beaucoup d'invités, une manière comme une autre de se cacher derrière son doigt. Dans notre pays, il manque le ministère des ministères. Celui qui chapeaute tous les potes.
DR-Il y a deux mois, "quelques minutes de précipitations ont provoqué des inondations. A qui la faute"
titrait El Watan