25 Décembre 2011
"Poutine devrait faire la même chose que moi"
Discrédité, honni par sa population et confronté aux proclamations d'indépendances des républiques soviétiques, le 25 décembre 1991, M. Gorbatchev annonce à la télévision sa démission, prenant acte de la disparition de l'URSS après un accord signé le 8 décembre par l'Ukraine, le Bélarus et la Russie.
Et samedi, après une manifestation d'une ampleur sans précédent depuis douze ans, l'ex-chef de l'Etat soviétique a estimé que Vladimir Poutine au sommet du pouvoir depuis 2000, devait lui aussi se rendre à l'évidence. "Je conseillerais à Vladimir Vladimirovitch (Poutine) de partir maintenant. Il a déjà fait trois mandats : deux en tant que président (2000-2008), un en tant que Premier ministre - trois mandats, ça suffit", a déclaré le père de la perestroïka à la radio Echo de Moscou. "Il devrait faire la même chose que moi. Moi, à sa place, je le ferais car ainsi il pourrait préserver toutes les choses positives qu'il a faites", a-t-il encore souligné.
Mikhaïl Gorbatchev a rappelé qu'il a longtemps soutenu M. Poutine après son arrivée au Kremlin dans une Russie plongée dans le chaos économique et politique post-soviétique, mais que désormais un changement de fond était nécessaire dans le pays.
Agé de 80 ans, il a expliqué qu'il aurait voulu se rendre à la manifestation de samedi à Moscou où des dizaines de milliers de Russes ont scandé des slogans anti-Poutine, mais que sa santé ne le lui permettait pas. "Je suis heureux d'avoir vécu ce réveil" politique de la société russe, a-t-il dit, "ça créé un grand espoir".
Il avait déjà qualifié d'"historique" la manifestation précédente du 10 décembre et appelé les autorités russes à organiser de nouvelles législatives, celles du 4 décembre ayant été marquées par d'importantes fraudes, selon les observateurs et l'opposition.
Le camp de Vladimir Poutine, qui à plusieurs reprises a dit regretter la disparition de l'URSS et estimé que ses derniers dirigeants s'étaient montrés trop faibles, a jugé dimanche à demi-mot que M. Gorbatchev n'avait pas de leçons à donner au régime actuel. "Nous respectons beaucoup (Mikhaïl Gorbatchev), mais je suis né en 1967 en Union soviétique et ce pays a cessé d'exister lorsqu'il en était le dirigeant", a déclaré dimanche Dimitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine.
Source AFP, 25 décembre 2011